LETTRE A MES ANCIENS CAMARADES

Ce texte, j’avais d’abord l’intention de l’écrire au soir du premier tour de l’élection Présidentielle quand le score d’Anne Hidalgo est apparu inférieur à 2%, en dessous du score de Jean Lassalle ou Nicolas Dupont-Aignan. Je n’ai pas pris alors le temps de le faire et c’est tant mieux car il s’est passé beaucoup de choses depuis et j’ai beaucoup d’autres choses à vous dire. Il ne s’agit pas ici de pérorer sur le thème « je vous l’avais bien dit ». Je n’en tire aucune fierté et j’aurais aimé avoir tort. Cependant, il y a dans ma démarche un espoir de faire sortir certains d’entre vous du profond aveuglement dans lequel tout membre du Parti Socialiste est aujourd’hui plongé. Car s’il ouvrait les yeux, il verrait à quel point il n’y a plus aucune raison d’y rester.

Face au score de 1,74%, j’ai lu les nombreux textes ou commentaires sur les réseaux sociaux sous forme de « oui, mais »… Oui, mais le programme était bon. Oui, mais le résultat est injuste. Oui, mais des lendemains meilleurs viendront. Oui, mais c’est la faute aux médias. Non, mes camarades, si vous m’autorisez à vous appeler encore ainsi, derrière un tel score, il n’y a pas de « mais ». Il signe un échec absolu, total et qui ne peut appeler qu’à une remise en question sévère, pour ne pas dire totale. Et il faut comprendre que ce score et cet échec est aussi le vôtre. Je suis resté assez longtemps au PS pour considérer que c’est aussi le mien. Mais dans une telle situation d’échec, j’ai fait ce que j’avais à faire. Ouvrir les yeux, arrêter de prétendre que j’allais changer la vie des gens grâce au PS et partir.

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LE JOUR OU J’AI QUITTE LE PARTI SOCIALISTE

A première vue, cela ressemble à un coup de tête. A 11h, le jeudi 13 janvier 2022, je ne m’imaginais pas quitter le Parti Socialiste. A midi, j’avais claqué la porte. Avec trois jours de recul, je sais que j’ai pris la bonne décision, parce que le soulagement surpasse de loin le doute. Rarement l’expression « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » n’aura semblé si bien adaptée pour décrire une situation. Car tout cela vient de loin.

J’ai longuement raconté mon parcours au Parti Socialiste entre 2007 et 2017. Dix années qui s’étaient terminées en mon vote au premier tour de l’élection présidentielle pour un autre candidat que celui de mon parti. En tant que militant, cela poussait déjà à l’interrogation existentielle et la remise en cause. Et depuis ? Le candidat dont je suis le plus heureux d’avoir contribué à l’élection s’appelle Raphaël Glucksmann, dont j’admire le travail en tant que député européen particulièrement engagé. Mais sa principal caractéristique… est de représenter un autre parti que le PS. A côté de ça, j’ai vécu les campagnes des élections municipales et régionales avec le frein à main (pour des raisons très différentes néanmoins). Plus aucun enthousiasme nul part en tout cas.

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