THE CONSTANT GARDENER |
NOTE : B |
Fiche technique : Film britannique de Fernando Meirelles (2005)
Avec : Ralph Fiennes : Justin Quayle
Scénario : Jeffrey Caine, d'après le roman de John le Carré |
Traiter des sujets humanitaires au cinéma est souvent synonyme de lourdeur et de bons sentiments sirupeux à vous en donner la nausée. Mais quand le film est réussi, cela peut aboutir à des moments de grandes émotion. The Constant Gardener est un de ces films rares qui vous fera monter de vraies larmes aux yeux par son aspect tragique mais sincère et authentique.
Paisible diplomate, Justin Quayle est un jardinier hors paire qui aime goûter au calme de son jardin. Par contre, son épouse ne rêve que de changer le monde et d'apporter justice pour les déshérités. Le couple part pour le Kenya où très vite, la jeune femme commence à s'intéresser de près aux agissements des grands groupes pharmaceutiques. Mais un jour, on la retrouve morte, visiblement assassinée lors d'un déplacement au Nord du pays. Bouleversé, son mari va quitter sa torpeur pour remonter le fil de l'enquête menée par sa femme, dont elle lui a toujours caché les détails pour le protéger.
The Constant Gardener réunit les trois éléments qui font les grands films : une histoire magnifique, de grands acteurs et une réalisation qui sublime le tout. L'intensité dramatique du scénario est en tout point remarquable. Mêlant présent et flash-backs, tout en restant extrêmement clair, il met en parallèle le bonheur passé et la douleur du présent qui prend ainsi tout son sens et sa force. De plus, l'intrigue "policière" est elle aussi traitée avec un grand brio. Le mystère se dévoile peu à peu, écartant quelques fausses pistes dans lesquelles le scénario a tenté de nous embarquer. Bref, un aspect à la fois très classique mais auquel se superpose la gravité du sujet (les agissements des multinationales pharmaceutiques dans les pays du Tiers-monde) qui apporte un intérêt au film bien au delà de la fiction.
Ce film consacre le talent d'un acteur comme on en voit peu, Ralph Fiennes. Son jeu toujours très sobre, mais toujours juste, n'en fera jamais une mégastar hollywoodienne, mais le place parmi les meilleurs acteurs de sa génération. Pas de glamour ici, mais du pur talent. Il porte le film sur ses épaules, incarnant avec le même bonheur les émotions les plus diverses. Jamais cabot, il participe grandement à la réussite du film par la gravité et la profondeur de son jeu. Il est en cela parfaitement secondé par Rachel Weisz, qui se met au diapason de son partenaire dans la qualité, la sobriété et la justesse de son interprétation.
Enfin, la réalisation est également de toute première qualité. La photographie est réellement splendide. Le travail sur la lumière, les teintes, les contrastes contribuent à créer cette ambiance grave et tragique. Pas d'effets spectaculaires qui viendraient interférer avec l'intérêt du propos et la complexité de l'intrigue. Elle est réellement là pour servir l'histoire et le jeu des acteurs. Elle sublime les sentiments exprimés par les acteurs, mais sans jamais tirer la couverture à elle.
Bref, The Constant Gardener est un beau film, dans tous les sens du terme. A la fois, passionnant et intéressant, il apporte une nouvelle preuve de la capacité du cinéma britannique à produire de purs chefs d'œuvre, synthèse des qualités du cinéma américain et du cinéma français. Un exemple à suivre donc ! |