Les arts peuvent se sublimer mutuellement quand ils se mélangent. Certaines associations se font tout naturellement, comme le cinéma et la musique, qui sont souvent intimement liés. Par contre, tout pourrait opposer la peinture et le cinéma. L’image statique contre l’image animée. Pourtant, la création picturale nous a offert bien de beaux et grands films. Une nouvelle preuve avec Portrait de la Jeune Fille en Feu. Certes, les thèmes abordés sont bien plus nombreux et le propos plus large, mais force est de constater que c’est bien à travers des moments de création que l’intrigue prend toute sa dimension.
Céline Sciamma et Adèle Haenel se sont révélées en même temps en 2007 avant Naissance des Pieuvres. Les voilà à nouveau réunies et on ne peut que souligner la synergie qui continue d’exister entre la réalisatrice et son actrice. Mais Portrait de la Jeune Fille en Feu repose sur un trio de grand talent, puisque Noémie Merlant porte elle aussi une grande partie de ce film sur ses épaules. Il s’agit là d’une vraie et belle révélation, pour une actrice qui n’avait jusqu’alors connu que des seconds rôles et souvent dans des films passés relativement inaperçus. L’histoire reposant très fortement sur les émotions et les sentiments traversant les personnages, la qualité de l’interprétation constitue un élément central de ce film et explique largement pourquoi il est aussi réussi.
Portrait de la Jeune Fille en Feu est également un beau film. Céline Sciamma fait preuve d’un sens de l’image assez rare pour être souligné. Les cadrages, la photographie, le montage, tout concourt à sublimer le jeu de ses actrices, à souligner la force des troubles qui les saisissent et à capter toute l’attention du spectateur. On est réellement plongé dans un univers qui aurait pu se révéler tristement statique, vu le sujet. Le ressort principal du scénario, l’amour interdit et impossible, n’a vraiment rien de nouveau, mais il trouve là une nouvelle très belle incarnation, pleine de force et d’intensité. Un film tout aussi brûlant que son titre pouvait le laisser penser.
LA NOTE : 13,5/20
Fiche technique : Production : Lilies films, Arte France cinéma, Hold-Up films Réalisation : Céline Sciamma Scénario : Céline Sciamma Montage : Julien Lacheray Photo : Claire Mathon Décors : Thomas Grézaud Distribution : Pyramide distribution Musique : Jean-Baptiste de Laubier, Arthur Simonini Durée : 120 min
Casting : Adèle Haenel : Héloïse Noémie Merlant : Marianne Luàna Bajrami : Sophie : La comtesse