Comme le veut l’expression, ce sont souvent les meilleurs qui partent les premiers. On pourrait proposer cette formule pour définir la carrière littéraire de Stieg Larsson, mort avant même la publication de l’œuvre qui allait faire de lui un des auteurs les plus lus de part le monde de cette décennie. Le destin de la trilogie Millénium est donc un des plus étonnants de l’histoire de la littérature. Surtout qu’il n’était pas du tout prévu que cela se limite à trois volumes. Mais une crise cardiaque en a voulu autrement et La Reine dans le Palais des Courants d’Air la conclura à jamais. Et vue la qualité du bouquin, on ne pourra que le regretter.
Lisbeth Salander a donc été sauvée de justesse par l’arrivée de Michael Blomkvist. La balle qu’elle a reçu en pleine tête n’a pas pénétré sa boîte crânienne et elle devrait s’en tirer sans séquelle. Malheureusement, son père a également a survécu au coup de hache que sa fille qui a infligé. Les voilà à deux chambres l’un de l’autre, encore trop faibles pour faire quoique ce soit. Mais au-dehors, l’agitation médiatique, policière et politique ne retombe pas et ils sont encore très nombreux à souhaiter voir Lisbeth disparaître de la circulation.
L’histoire de la Reine dans le Palais des Courants d’Air reprend donc exactement là où La Fille qui rêvait d’un Bidon d’Essence et d’une Allumette s’est arrêtée. Et ce qui semblait être la fin des malheurs de Lisbeth Salander n’est en fait que le début d’une nouvelle série. Mais cette fois, elle est trop faible pour repousser l’aide de Michael Blomkvist. On retrouve donc notre « couple » de héros unissant leurs efforts comme dans Les hommes qui n’aimaient pas les Femmes. Ils forment la pierre angulaire de Millenium, c’est sans doute pour ça que ce tome fonctionne bien mieux que le deuxième, où nos deux héros suivaient des chemins séparés.
La magie fonctionne donc à nouveau et s’achèvera dans une scène de procès qui constitue un moment de pure jouissance littéraire (le premier qui chante « même les draps s’en souviennent » sort tout de suite !). Il vient conclure un livre que l’on a forcément dévoré, tant les récits de Stieg Larsson sont captivants. Le terme prend ici réellement son sens tant on du mal à lâcher La Reine dans le Palais des Courants d’Air une fois que l’on est plongé dedans ! Mais bon, avoir pour geôliers Lisbeth Salander et Michael Blomkvist est une aliénation des plus agréables.
La Reine dans le Palais des Courants d’Air et la saga Millénium dans son ensemble nous auront donc fait rencontrer deux personnages parmi les plus extraordinaires de la littérature contemporaine. On peut déjà être sûrs qu’ils deviendront légendaires et que la frustration de ne pas les voir repartir pour de nouvelles aventures sera éternelle.
La Reine dans le Palais des Courants d’Air ne saurait donc manquer à toute bonne bibliothèque qui se respecte.
1 thought on “MILLENIUM, TOME 2 : LA REINE DANS LE PALAIS DES COURANTS D’AIR (Stieg Larsson) : Le livre qui est le dernier et ce n’est pas juste”