Les Palmes d’Or ne font pas toujours l’unanimité. Cela tient à la nature du prix, supposé récompenser des films audacieux et sortant de la norme. Mais peu de voix se sont faites entendre pour contester les mérites de Anatomie d’une Chute. 4,4 côté critiques, 4,3 côté spectateurs sur Allociné, résultat rare pour un long métrage de ce type. Tout simplement parce que l’œuvre de Justine Triet allie des qualités rarement rassemblées dans un seul et même film. Il peut du coup séduire un public large et enthousiaste.

Une tension narrative constante

Anatomie d’une Chute est tout à la fois un polar, dans sa mécanique de recherche de la vérité, un film de procès, qui n’a rien à envier aux modèles américains du genre, et un drame intimiste tel que le cinéma français en a tant produit. Le tout arrive à conjuguer une tension narratie constante et particulièrement intense avec une profondeur extraordinaire des personnages et de leurs relations. Le scénario est tout simplement passionnant de la première à la dernière seconde, avant un dénouement qui peut conduire à de longs débats. Surtout qu’il s’agit d’un film d’une telle qualité qu’on n’en sort pas totalement en quittant le cinéma.

Une dispute légendaire

Les précédents films de Justine Triet, notamment Victoria qui avait connu un certain succès, ne laissait pas forcément présager qu’elle puisse signer un tel chef d’œuvre. Mais personne n’est jamais totalement à l’abri d’un trait de génie. Elle est bien aidé par un casting particulièrement brillant. Sandra Hüller et Samuel Theis nous offrent une scène de dispute parmi les plus inoubliables de l’histoire du cinéma. Cela tient évidemment à leurs qualités de comédienne et de comédien, mais on sent aussi que la direction de la réalisatrice a joué un grand rôle dans ce succès. Anatomie d’une Chute nous offre au final du grand cinéma pour une œuvre totalement originale.

LA NOTE : 15,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Justine Triet
Scénario : Arthur Harari et Justine Triet
Photographie : Simon Beaufils
Décors : Emmanuelle Duplay
Montage : Laurent Sénéchal
Son : Julien Sicart, Olivier Goinard, Jeanne Delplancq, Fanny Martin
Durée : 150 minutes

Casting :
Sandra Hüller : Sandra Voyter
Milo Machado Graner : Daniel Maleski, le fils de Sandra et Samuel
Samuel Theis : Samuel Maleski
Camille Rutherford : Zoé Solidor, l’étudiante
Swann Arlaud : Me Vincent Renzi, l’avocat et l’ex de Sandra
Saadia Bentaïeb : Me Nour Boudaoud, l’autre avocate de Sandra
Anne Rotger : la présidente du tribunal
Antoine Reinartz : l’avocat général
Wajdi Mouawad : le psy
Jehnny Beth : Marge Berger
Sophie Fillières : Monica
Arthur Harari : l’animateur de l’émission littéraire

Fiche Allociné : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=297303.html