LES HERBES FOLLES : Film primé ou récompense pour une carrière ?

lesherbesfollesafficheAu moment du Festival de Cannes, Télérama avait fait sa couverture sur « Les Herbes Folles notre vraie Palme d’Or ». Mon frère, qui l’avait vu à Cannes (il est journaliste), m’avait dit que c’était bien, mais sans déborder d’enthousiasme. Puis, lors de sa sortie, Télérama a déjà fait part d’avis partagés avec une critique bonne et une mauvaise. Puis, je suis allé sur Allociné regarder ce que ça donnait… et là je découvre des avis de spectateurs désastreux, bien inférieurs à ceux de la presse, ce qui est plutôt rare. C’est donc avec une certaine appréhension que je suis allé voir ce film. Vue mon opinion générale sur le cinéma français, j’ai eu très peur de figurer parmi les détracteurs. Verdict…allez préservons un peu le suspense !

Marguerite se fait un jour voler son sac à l’arrachée. Drame quotidien dont les conséquences sont rarement importantes. Surtout que son portefeuille est retrouvé par Georges, qui va le rapporter au commissariat. Tout semble être parti pour finir bien… Sauf que Georges commence à être quelque peu obsédé par cette femme qu’il ne connaît pourtant pas.

Allez, je sens que vous n’en pouvez plus, mettons fin au suspense. Globalement, j’ai plutôt aimé Les Herbes Folles, sans pour autant me rouler par terre d’enthousiasme. Enfin, je vous rassure, c’est un image, physiquement, cela ne m’arrive jamais… Si ce film aura permis à Alain Resnais, à 87 ans, d’être enfin primé à Cannes par un prix spécial, il ne constituera pas le sommet de son œuvre. Il y’a dans ce film beaucoup d’originalité, mais on est loin du génie narratif d’un Smoking/No Smoking.

Les Herbes Folles est un film sur la folie douce. Les personnages qui peuplent ce film ont tous un petit grain, mais rien de méchant, juste assez pour créer des situations saugrenues et cocasses, qui arrachent souvent un sourire au spectateur. Le caractère imprévisible de leurs réactions permet au scénario de l’être également et donc de maintenir l’intérêt du spectateur. On est amusé par ce spectacle léger et distrayant, mais au final, assez vain. Mais bon, je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu’un film doit forcément avoir un sens pour être bon.

lesherbesfollesEncore une fois, Alain Resnais a choisi comme tête d’affiche le duo André Dussolier – Sabine Azéma. Une telle fidélité pourrait conduire à une certaine routine et à une paresse dans la direction d’acteurs. Mais tous les trois ont assez d’expérience et de talent pour que l’habitude se transforme en atout plutôt qu’en faiblesse. Et puis l’affiche comporte également un joli trio Emmanuelle Devos – Matthieu Almaric – Anne Consigny qui n’a rien à envier au duo précédemment cité. Quand on ajoute à cela, Edouard Baer en narrateur, on comprend que les faiblesses des Herbes Folles ne proviennent pas de la distribution.

Il n’y en fait pas de faiblesse à proprement parler dans les Herbes Folles. Mais plutôt un léger manque de contenu, de matière, d’épaisseur. Tous les éléments sont bons, réalisés avec talent, mais est-ce tout à fait suffisant pour en faire un film d’1h40 ? Un bon film oui, sans doute, les Herbes Folles en est un. Un grand film digne d’un prix à Cannes, pour moi la réponse est non. Mais bon, la carrière d’Alain Resnais méritait bien ça.

Les Herbes Folles est donc une comédie légère et originale qui peut se laisser regarder un soir de pluie à la télé. Par contre, si vous l’avez raté au cinéma, il est sans doute superflu de vous lamenter.

Fiche technique :
Production : F comme film, StudioCanal France 2 cinéma, Bim distribuzione
Réalisation : Alain Resnais
Scénario : Alex Réval, Laurent Herbiet, d’après le roman L’incident de Christian Gailly
Montage : Hervé de Luze
Photo : Eric Gauthier
Décors : Jacques Saulnier
Distribution : StudioCanal
Musique : Mark Snow
Durée : 104 mn

Casting :
Sabine Azéma : Marguerite Muir
André Dussollier : Georges Palet
Edouard Baer : le narrateur
Mathieu Amalric : le policier
Emmanuelle Devos : Josépha
Anne Consigny : Suzanne Palet
Annie Cordy : la voisine
Sara Forestier : Elodie
Nicolas Duvauchelle : Jean-Mi

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