
Plus sérieusement, on ne peut remercier Soderling de venir ainsi casser la routine dans laquelle la balle ronde s’était quelque peu enfermée. Evidemment, les affrontements Federer-Nadal nous ont offert des moments de tennis inoubliables. Rarement une rivalité n’aura été aussi forte et surtout avec une telle intensité sur un si long laps de temps. Mais quand la noble incertitude du sport s’efface au profit de scénarios écrits d’avance, l’ennui guette.
Soderling nous aura donc rappelé que ces deux monstres sont humains. Cette année, il aura surtout revalorisé sa performance de l’année précédente, où, pour beaucoup, sa victoire face à Nadal était avant tout du à la méforme de ce dernier. Cette fois-ci, il a prouvé qu’il était bien un grand joueur de terre battue car sa victoire contre Federer a été acquise sur son seul talent. Est-ce que ce sera suffisant pour remporter Roland Garros ? Pas sûr, car Rafael Nadal semble bien décidé à reconquérir son pré carré.
Cependant, les vrais admirateurs de Federer en veulent un peu à Soderling. La victoire de leur idole l’année dernière, même si elle l’a définitivement propulsé au sommet de l’histoire du tennis, était un peu entaché d’un « bah oui mais c’était pas Nadal en face ». Jugement un peu cruel et injuste, mais que l’on ne peut s’empêcher de formuler. Ah si le Suisse avait terrassé l’Espagnol en finale, plus aucun débat ne serait possible !
Mais n’aime-t-on pas le sport justement parce qu’on peut en débattre à l’infini ? Alors pour ça, merci Monsieur Soderling.