
Franck Moses est un relativement jeune retraité dans une banlieue américaine sans histoire. Son seul rayon de soleil : appeler sous n’importe quel prétexte sa conseillère de sa caisse de retraite, qu’il n’a jamais vu, mais avec qui il flirte allégrement. Mais un jour, un commando de tueurs débarque chez lui et lui rappelle qu’il n’y pas si longtemps, il était encore un des agents les plus efficaces de la CIA.
Red est symbolique d’un nouveau style de parodie, largement influencé par le cinéma de Quentin Tarantino. Un genre parodique, mais réalisé exactement comme les films du genre dont il se moque. Il ne s’agit donc pas d’une grosse farce à la Y’a-t-il un Pilote dans l’Avion, qui se moquait alors de la mode des films catastrophes. Non il s’agit d’un vrai film d’action, avec un rythme, un scénario, des scènes typiques du genre, mais parsemés d’éléments comiques entre premier et second degré.
Et Red est une réussite sur les deux plans. Les scènes d’action sont tournées avec talent. Ni trop longues, ni trop courtes, filmées sans génie, mais sans les transformer en clip vidéo, elles agrémentent le film et permettent au spectateur de ne pas s’ennuyer une seule seconde. Le tout est porté par un scénario certainement pas révolutionnaire, qui ne vous fera pas mal à la tête, mais qui vous divertira pendant 1h50.
L’aspect comique est lui aussi à la hauteur. Il repose principalement sur deux acteurs. D’un côté, Helen Mirren nous livre un personnage pince-sans-rire dont l’humour au second degré est un vrai régal. On en attendait pas moins d’une actrice qui a été primée à la fois aux Oscars, à Cannes et à Venise au cours de sa longue carrière, excusez du peu. A l’opposé, le grand John Malkovitch apporte lui un humour très premier degré, mais livré avec le talent qu’on lui connaît. Si tous les personnages avaient été comme lui, Red aurait été tout simplement insupportable et lourdingue, mais là, il apporte avant tout une touche de fraîcheur et de vrais éclats de rire.

Red reste donc un cocktail agréable d’humour et d’action. Un cocktail que j’ai bien failli ne pas goûter, tant la bande-annonce me faisait craindre le navet lourdingue. Il n’en est rien. On n’est pas ici face à un chef d’œuvre, mais face à un divertissement relativement réjouissant.
Fiche technique :
Production : Di Bonaventura Picturesa, Summit Entertainment, DC Entertainment
Distribution : SDN
Réalisation : Robert Schwentke
Scénario : Jon Hoeber, Erich Hoeber
Montage : Thom Noble
Photo : Florian Ballhaus
Format : 35mm
Décors : Alec Hammond
Musique : Christopher Beck
Effets spéciaux : James Madigan
Durée : 111 mn
Casting :
Bruce Willis : Franck Moses
Morgan Freeman : Joe Matheson
John Malkovich : Marvin Boggs
Helen Mirren : Victoria
Karl Urban : William Cooper
Mary-Louise Parker : Sarah
Brian Cox : Ivan simanov
richard Dreyfuss : Alexander Dunning
Ernest Borgnine : Henry