
Les Lyonnais a tout, ou presque, d’un très bon film. Un scénario solide, un casting de haut niveau et un réalisateur qui sait magner une caméra. D’ailleurs, on ne s’ennuie pas et on se laisse prendre par cette histoire où l’on hésite toujours entre affection et haine, fascination et répulsion envers ces hommes à la fois barbares et chevaleresques. C’est propre, bien filmé, rythmé et avec les quelques rebondissements qui vont bien.
Ensuite, ce qui gâche un tout petit peu le plaisir, c’est le caractère hautement prévisible du twist final que l’on voit arriver 100 kilomètres en avance. Du coup, ce qui doit constituer le climax de l’intrigue tombe un peu à plat. Mais peut-être qu’un spectateur totalement néophyte à ce genre cinématographique pourra se laisser surprendre. Les autres ont toutes les chances de deviner à l’avance le fin mot de l’histoire.
Olivier Marshall livre avec les Lyonnais un film peut-être moins sombre qu’à son habitude, mais toujours aussi violent. Il n’y a pas d’effusion spectaculaire d’hémoglobine, mais il prend visiblement un malin plaisir à faire mourir une bonne partie de ses personnages à chacun de ses films. Et étonnamment, ils meurent rarement paisiblement de vieillesse dans leur lit. Mais la violence ici tient plus du code d’un genre cinématographique que d’un réel reflet de la société. Certes, le film est tiré des mémoires du vrai Edmond Vidal, mais on a tout de même du mal à y voir autre chose qu’un scénario de cinéma. Gérard Lanvin était fait pour se rôle, ou inversement, on ne sait pas très bien. Il y est donc parfaitement à l’aise. Cela fait plaisir de revoir Tcheky Karyo qui se fait de plus en plus rare. Qui se fait aussi de plus en plus vieux, mais ça, cela nous guète tous. Les Lyonnais nous propose aussi une belle brochette de seconds rôles très réussis, au premier rang desquels Olivier Rabourdin, déjà remarqué dans Des Hommes et des Dieux.
Fiche technique :
Production : Gaumont, Hatalom, LGM productions, Nexus Factory, France 2 Cinéma, Rhône-Alpes Cinéma
Distribution : Gaumont distribution
Réalisation : Olivier Marchal
Scénario : Olivier Marchal, d’après l’oeuvre d’Edmond Vidal
Montage : Raphaële Urtin
Photo : Denis Rouden
Décors : Ambre Sansonetti
Musique : Erwann Kermovant
Durée : 102 mn
Gérard Lanvin : Momon Vidal
Tchéky Karyo : Serge Suttel
Daniel Duval : Christo
Dimitri Storoge : Momon Vidal jeune
Patrick Catalifo : Max Brauner
François Levantal : Joan Chavez
Francis Renaud : Brandon