
Sal Paradise commence une carrière d’écrivain à New-York. Alors qu’il vient de perdre son père, il rencontre Dean Moriarty, un peu fou, mais au charme et au charisme ravageurs. Déterminés à vivre leur vie pleinement, ils vont prendre la route ensemble à plusieurs reprises, ce qui offrira au final à Sal son premier roman.
Sur la Route est évidemment à classer dans la catégorie des road-movies. On peut même considérer d’ailleurs que c’est le roman de Kerouac qui a inventé le concept (même si on peut aussi considérer que l’Odyssée est le vrai premier… enfin mon professeur de français de 6ème considérait qu’il était à l’origine de tout). Le film est donc constitué d’un fil rouge, sur lequel se greffent des voyages et des rencontres. On est donc proche du film à sketchs, même si chaque épisode du chemin fait évoluer les personnages.
Sur la Route est raconté à la première personne, avec Sal comme narrateur. On partage ses impressions, ses réflexions. Mais le film nous raconte tout autant le parcours de Dean. Les deux hommes suivent un chemin parallèle avant un dénouement que je ne révèlerai évidemment pas. L’affection que l’on peut ressentir pour cette histoire tient donc dans une large mesure dans l’affection que l’on peut ressentir pour les personnages. Personnellement, je les ai beaucoup aimés, ce qui m’a permis de vraiment entrer et apprécier ce film.
Sur la Route propose une multitude de personnages secondaires constants, ou croisés le long du voyage. Forcément, c’est un peu inégal, mais globalement toutes les séquences apportent quelque chose et jamais on ne sort de l’histoire. La seule qui laisse plus perplexe est celle avec Viggo Mortensen qui semble être là simplement pour offrir un rôle à cet immense acteur. Il y a une vraie cohérence entre le point de départ et d’arrivée, ce qui rend le propos convainquant.
Walter Salles, réalisateur brésilien, a préparé cette adaptation de Sur la Route pendant de longues années. Le roman a fait l’objet de plusieurs tentatives, certaines par des cinéastes très prestigieux comme Coppola, depuis les années 50, mais qui n’ont jamais abouties. N’ayant pas lu le roman, je ne peux évidemment pas juger la qualité du travail finalement réalisé, même si beaucoup de critiques ont porté justement sur les choix qu’il a du faire. Reste qu’il signe un film plutôt élégant, à la photographie soignée. La volonté de reproduire l’ambiance d’après-guerre et le désir de liberté de toute une génération se concrétise avec un certain brio.

Si j’ai vraiment apprécié Sur la Route le film, je dois avouer que son plus grand mérite aura été de me donner une irrépressible envie de lire le roman.
Fiche technique :
Production : MK2 films, American Zoetrope, Videofilmes, Vanguard films, Film 4, Jerry Leider Cy
Réalisation : Walter Salles
Scénario : Jose Rivera, d’après le roman de Jack Kerouac
Montage : François Gedigier
Photo : Eric Gautier
Décors : Carlos Conti
Distribution : MK2
Musique : Gustavo Santaolalla, Charlie Haden, Brian Blade
Durée : 137 mn
Casting :
Garrett Hedlund : Dean Moriarty / Neal Cassady
Sam Riley : Sal Paradise / Jack Kerouac
Kristen Stewart : Marylou / LuAnne Henderson
Kirsten Dunst : Camille / Carolyn Cassady
Viggo Mortensen : Old Bull Lee / William S. Burroughs
Amy Adams : Jane / Joan Vollmer
Alice Braga : Terry / Bea Franco