MANAC : Dérangeant mais vain

maniacafficheJ’ai été voir Maniac pour trois raisons. D’abord, les bonnes critiques, inhabituelles pour un film de ce genre. Ensuite, ma culture dans ce genre cinématographique connaît de sérieux trous et il y a de nombreux classiques que je n’ai pas vu. Il est donc important de ne pas rater les nouvelles productions susceptibles de le devenir ! Ensuite, je maintiens que la performance d’Elijah Wood dans le Retour du Roi a été bien trop éclipsée par le déluges d’effets spéciaux et d’action. J’ai donc toujours plaisir à le revoir. Trois bonnes raisons… Mais de mon point de vue, un mauvais film…

Frank est un garçon renfermé qui vit seul dans sa boutique, spécialisée dans la réparation de vieux mannequins. Son hobby ? Serial killer, collecteur de scalps de jeunes et jolies jeunes filles. Il faut dire que feu sa maman a un peu perturbé son rapport avec la gente féminine. Mais un jour, il croise la route d’Anna, une photographe qui semble fascinée par son travail et semble pouvoir le comprendre. Pourra-t-il créer une relations normale avec elle ?

Le style de la réalisation de Maniac tient en deux mots : caméra subjective. En effet, le film est tourné comme si les yeux du tueur était la caméra. On passe de temps en temps devant des miroirs pour se rappeler que l’acteur principal est bien Elijah Wood, mais sinon on voit ce qu’il voit, en plus de quelques flashbacks. Le principe n’est pas inintéressant, mais utilisé tout au long de l’heure et demi que dure le film, il devient lassant et on aimerait parfois voir les événements d’une autre façon. Enfin, disons que c’est un parti pris du réalisateur et il va jusqu’au bout, on peut au moins respecter la démarche.

Comme on voit tout ce que voit le tueur, Maniac est particulièrement cru puisqu’il nous permet de voir très en détail les mutilations post-mortem qu’il pratique sur ses victimes. C’est parfois assez gore, âmes sensibles s’abstenir ! Cela en est même parfois dérangeant, mais comme elles se répètent à plusieurs reprises, là aussi l’impact décroit progressivement. Tout comme l’intérêt que l’on porte à cette histoire.

En fait, Maniac se distingue quand même par son personnage principal. Frank est un psychopathe qui aurait pu être beaucoup plus marquant s’il apparaissait dans un meilleur film. Il n’a rien du sadique cruel et sûr de lui, à la Hannibal Lecter. Il est plutôt du genre pauvre type perturbé, qui ne gère pas du tout ses pulsions, mais qui même sans cela ne semblerait pas aller très bien. Le problème est qu’il est strictement impossible de s’y attacher et, comme tout le film nous fait partager son regard, on a bien du mal à profiter du spectacle.

maniacEn fait, j’ai surtout trouvé Maniac dérangeant et malsain, mais au final de manière assez gratuite. Le rapport entre le tueur et sa mère fait un peu psychologie de bas étage et n’arrive pas vraiment à donner une épaisseur à tout cela. Visiblement, certains l’ont perçu, moi j’ai surtout trouvé le temps long, pour ne pas dire pénible. En plus, tout cela se prend désespérément au sérieux !

Maniac me conforme par contre dans l’opinion qu’Elijah Wood est un acteur qui mériterait des rôles plus intéressants et surtout mieux dirigés. Ce rôle n’avait rien de facile et il s’en sort de manière convaincante, même si ce n’est pas pour ça que cela rend le personnage plus « aimable » ou le propos plus intéressant. On appréciera aussi le charme discret de la Nora Arzemeder, seul raison de se réjouir dans ce film en fait.

J’ai donc été loin d’apprécier Maniac. Un film qui mal à l’aise comme jamais, mais finalement de manière totalement vaine.

Fiche technique :
Production : Aja/Levasseur Productions, La Petite Reine, Studio 37, Blue Underground, Ciné+
Réalisation : Franck Khalfoun
Scénario : Alexandre Aja, Grégory Levasseur, C.A. Rosenberg, d’après le scénario de Joe Spinell
Montage : Baxter, Franck Khalfoun
Photo : Maxime Alexandre
Distribution : Warner Bros Entertainment France
Musique : Rob
Durée : 93 mn

Casting :
Elijah Wood : Frank
Nora Arnezeder : Anna
Sammi Rotibi : Jason
America Olivo : la mère de Frank
Liane Balaban : Judy
Freedom : le policier

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