MARIAGE A MENDOZA : Tous les chemins mènent à la même histoire

mariageamendozaafficheIls sont deux, trois, plus rarement quatre. Ce sont le plus souvent des hommes, même si ça peut aussi marcher en version couple. Ils ne s’aiment pas, ils s’ignorent ou bien ils ne se connaissent pas. Ils vont faire la route ensemble et cela va être l’occasion de créer ou de renouer des liens, de voir naître une amitié, une complicité, un amour fraternel. Voilà la recette immuable du road movie. Il n’y a pas longtemps, le cinéma français nous avait offert Comme des Frères, avec Nicolas Duvauchelle. Voici, désormais Mariage à Mendoza, avec Nicolas Duvauchelle. Mais les mêmes ingrédients ne donnent pas toujours le même résultat.

Antoine et Marcus, deux frères, débarquent à Bueno Aires pour se rendre au mariage de leur cousin. Mais le premier est passablement déprimé car en rupture quasi-consommée avec son épouse. Le second espère que ce voyage remontera le moral à son cadet. Mais lui aussi ne va pas très bien, suivant un traitement qui lui évite de sombrer dans la dépression. Le trajet ne s’annonce donc pas de tout repos.

Mariage à Mendoza est un film qui ne fonctionne jamais très bien, à n’importe quel niveau que ce soit. Déjà, les deux personnages principaux, et les secondaires d’ailleurs, ne sont ni convaincants, ni vraiment attachants. En fait, on s’en fout un peu de ce qui leur arrive, on ne compatit pas vraiment à leurs malheurs. Du coup, cette légère indifférence ressurgit sur tout le film, que l’on suit sans aucun enthousiasme, pour ne pas dire un léger ennui.

Plus globalement, c’est le scénario de Mariage à Mendoza qui est bancal. Certes, les péripéties sont nombreuses et relativement variées, mais ne sont jamais vraiment très drôles et souvent pas très plausibles. Bref, on n’y croit pas, en plus de s’en tamponner un peu le coquillard. Certes, on voyage un peu, l’Argentine semble un très joli pays. Mais, ce pays nous livre assez de films intéressants permettant de les découvrir directement pour ne pas y voir une raison fondamentale d’aller voir ce film très moyen.

Comme on se situe dans un domaine cinématographique où l’offre est pléthorique, on a bien du mal à pardonner une certaine médiocrité. On traverse Mariage à Mendoza avec une impression constante de déjà-vue, mais de déjà-vue en mieux… Edouard Deluc avait bien droit de faire ce film, peut-être qu’il y a mis des éléments assez personnels, mais son œuvre apparaît avant tout pour le spectateur comme une énième version d’une histoire mainte fois racontée. Les routes ne sont jamais les mêmes, mais le parcours des personnages l’est souvent.

mariageamendozaEdouard Deluc fait donc preuve d’une certaine timidité pour son premier film. Sa réalisation est propre, sans être ni brillante, ni particulièrement imaginative. Là encore, Mariage à Mendoza ne brille pas particulièrement, sans être foncièrement désagréable. Mais aucune lueur d’intérêt profond ne s’allume jamais au fond des yeux des spectateurs. Le réalisateur n’est pas parvenu à insuffler un vrai souffle à un film qui ne décolle jamais d’une certaine platitude. Et malheureusement, on ne peut même pas dire qu’il a mal exploité un potentiel, car l’idée de départ n’était même pas prometteuse.

Nicolas Duvauchelle met infiniment moins d’enthousiasme dans Mariage à Mendoza que dans Comme des Frères. Le casting est comme le reste du film, sans conviction. Philippe Rebbot est parfois totalement horripilant et l’apparition de Benjamin Biolay est trop courte pour changer quoique ce soit. On se réjouira simplement du charme très prononcé de la jeune et jolie Paloma Contreras.

Mariage à Mendoza n’est pas vraiment un film raté, mais un film pas assez réussi pour donner de l’intérêt à une histoire déjà vue mille fois.

Fiche technique :
Réalisation : Édouard Deluc
Scénario : Anaïs Carpita, Édouard Deluc, Thomas Lilti et Philippe Rebbot
Directeur de la photographie : Pierre Cottereau
Montage : Chantal Hymans
Directeur artistique : Françoise Joset et Ignacio Luppi
Musique : Herman Düne
Durée : 1 h 34

Casting :
Nicolas Duvauchelle : Antoine
Philippe Rebbot : Marcus
Benjamin Biolay : Xavier
Gustavo Kamenetzky : Gonzalo
Paloma Contreras : Gabriela
Sarah Grappin : Mélanie
César Bordón : Emilio
Gonzalo Suárez : Le rabatteur

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