LE PASSE : Magistral !

lepasseafficheTout le monde l’affirme, le Festival de Cannes 2012 est un grand, un très grand cru. La preuve, Le Passé n’est pas Palme d’Or. Il faudra attendre l’automne pour savoir ce que vaut vraiment ce La Vie d’Adèle que tout le monde porte aux nues (sauf Christine Boutin, mais je ne crois que ça soit un critère vraiment pertinent). En attendant, on a bien la confirmation que Asghar Faradi est bien un très grand cinéaste, après Une Séparation qui avait ému le monde entier et lui avait valu un Ours d’Or et un Oscar du meilleur film étranger.

J’avais « reproché » à Une Séparation une légère longueur. Bon ok, c’est un reproche que je formule pour à peu-près les trois quarts des films. Le Passé fait lui aussi plus de deux heures et je maintiens qu’il aurait encore meilleur avec une bon quart d’heur de moins. Néanmoins, jamais on ne s’ennuie une seule seconde tant le scénario est remarquablement construit. Pourtant il ne paye pas de mine, mais à chaque fois qu’il semble épuisé, qu’on n’imagine pas qu’il puisse encore durer, un rebondissement vient ouvrir un nouveau pan à cette histoire. La construction est magistrale, un modèle du genre.

Le Passé est un donc un film riche. Certes, le thème de la séparation est une nouvelle fois central, mais on y trouve tellement plus… dont il ne faut rien dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir. On soulignera tout de même la manière magistrale (oui, je me répète, mais le terme est tellement approprié qu’il serait dommage de s’en priver) dont les personnages prennent eux aussi un peu plus d’épaisseur à chaque minute. Leur équilibre démontre après Une Séparation l’incroyable capacité de Asghar Faradi à délivrer des messages sans prendre parti, sans repeindre ni les gens, ni les évènements en blanc ou en noir. C’est là que ses films prennent toute leur force, toute leur puissance.

lepasseLa réalisation d’Asghar Faradi reste très sobre. Mais dans Le Passé, je lui ai trouvé plus de brillance que dans Une Séparation. Il arrive à mettre sa caméra au service de ses comédiens de manière…allez n’ayons pas peur des mots… magistrale. Son art du cadrage nous permet de ressentir pleinement toute les émotions véhiculées par des acteurs magistralement dirigés. Si le prix de Bérénice Béjo est méritée, on aurait envie, comme ce fut le cas à Berlin il y a deux ans, de récompenser l’ensemble d’un formidable casting.

Bref, un moment de cinéma…comment dire… magistral !

LA NOTE : 16/20

Fiche technique :
Production : Memento Films, BIM distribuzione
Réalisation : Asghar Farhadi
Scénario : Asghar Farhadi
Montage : Juliette Welfing
Photo : Mahmoud Kalari
Décors : Claude Lenoir
Distribution : Memento
Musique : Evgueni Galperine
Durée : 130 mn

Casting :
Bérénice Bejo : Marie
Tahar Rahim : Samir
Ali Mosaffa : Ahmad
Pauline Burlet : Lucie
Elyes Aguis : Fouad
Sabrina Ouazani : Naïma
Jeanne Jestin : Léa
Babak Karimi : Shahriyar

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