L’ORDRE DES CHOSES : L’ordre et la morale

lordredeschosesaffichePartir de faits d’actualité extrêmement récents pour en faire des films est plutôt l’apanage du cinéma américain. Mais le cinéma européen n’est pas en reste, comme le prouve l’Ordre des Choses, un film italien, traitant des rapports troubles entre le gouvernements de ce pays et les autorités libyennes pour réguler le flux de réfugiés prêts à traverser la Méditerranée. Et vu le chaos qui règne à Tripoli, ces relations sont particulièrement complexes. Elles posent surtout des questions morales fondamentales.

L’Ordre des Choses est à la fois un film de personnage et la dénonciation de tout un système. En se focalisant sur un rouage, le scénario parvient cependant à dresser les plans d’une mécanique beaucoup plus large et nous en décrypter le fonctionnement. Par contre, la question morale se pose à l’échelle de l’individu, mais il pose du coup la question de la place de la responsabilité individuelle dans un système. L’éternelle question du « si je trouve le courage de dire non pour suivre ma conscience, au fond ça ne changera rien, alors est-ce que ça vaut le coup ? ». L’histoire nous conduit vers une conclusion forte et tranchée, mais jusqu’à la dernière seconde, on s’interrogera sur ce qu’elle va être.

lordredeschosesL’Ordre des Choses reste un film particulièrement sobre dans sa forme. Pas d’effet de mise en scène spectaculaire ou de recherche esthétique particulière. Juste la volonté de raconter une histoire et de la raconter bien. On apprécie donc ce film pour son propos riche, remarquablement construit, qui amène le spectateur à s’interroger lui-même jusqu’à la fin. Vous ne pourrez vous empêcher de sortir de ce film en vous demander ce que vous auriez fait à la place du personnage principal. La réponse est évidemment difficile à donner, mais se poser la question prouve déjà que ce film a atteint son but.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation : Andrea Segre
Scénario : Andrea Segre et Marco Pettenello
Photographie : Valerio Azzali
Montage : Benni Atria
Musique : Sergio Marchesini
Durée : 115 minutes

Casting :
Paolo Pierobon : Corrado Rinaldi
Giuseppe Battiston : Luigi Coiazzi
Fabrizio Ferracane : Terranova
Valentina Carnelutti : Cristina
Roberto Citran : Grigoletto
Olivier Rabourdin : Gerard
Yusra Warsama : Swada
Fausto Russo Alesi : le ministre
Hossein Taheri : Mustafa Abdelladib
Khalifa Abo Khraisse : Ali

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