RAZZIA : Not much loved

razziaafficheLe plus difficile dans une carrière, c’est de confirmer après une victoire. Ah oui, c’est vrai, je ne suis pas censé parlé de sport ici, mais de cinéma. Mais le parallèle est facile. Nabil Ayouch avait signé avec Much Loved un film magnifique qui avait fait énormément de bruit. Il était évidemment au tournant pour son prochain film. Razzia paraissait particulièrement prometteur à la vue de la bande-annonce. C’est donc avec une réelle impatience que je m’y suis rendu. Malheureusement, la réussite fuit parfois le buteur qui venait pourtant de signer un triplé le match précédent… Bon allez, fin du parallèle footballistique.

La différence entre Much Loved et Razzia permet de bien saisir ce qu’est l’inspiration. Les deux films sont proches dans leurs dimensions humanistes, relevant toutes les failles de la société marocaine. Mais si le premier avait été touché par une grâce absolue, le second ressemble à une démonstration un peu forcée, un peu facile. Il est incontestable que ce qui est exposé correspond bien à une réalité, mais elle est livrée ici de manière trop directe, sans ce supplément d’âme qui fait passer du convaincant au sublime. On partage bien les difficultés traversées par les personnages, mais sans émotion débordante.

razziaL’erreur de Nabil Ayouch est peut-être d’avoir voulu reprendre les mêmes ingrédient en essayant de les démultiplier. Plusieurs destins, plusieurs époques en parallèle. Au final, cela ne démultiplie pas, mais dilue plutôt. On survole plus qu’on entre dans une intimité profonde qui aurait pu réellement nous lier avec les personnages. Et le lien qui se crée entre toutes ces histoires apparaît assez artificiel et ne parvient pas à donner à Razzia une dimension supplémentaire. D’un autre réalisateur, on aurait sûrement été plus compréhensif, mais les attentes étaient trop forte pour ne pas en ressortir déçu.

LA NOTE : 11,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Nabil Ayouch
Scénario : Nabil Ayouch et Maryam Touzani
Photographie : Virginie Surdej
Son : Zacharie Naciri
Montage : Sophie Reine
Durée : 119 minutes

Casting :
Maryam Touzani : Salima
Arieh Worthalter : Joe
Amine Ennaji : Abdallah
Abdelilah Rachid : Hakim
Dounia Binebine : Inès
Abdellah Didane : Ilyas
Kamal El Amri : Hamza
Lyna Bennani : Ghita

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