Comme je l’ai dit hier ici même, il faut bien distinguer le gros navet, souvent prétentieux, avec la série B, pleine de défauts, mais parfois tout de même sympathique. En effet, si Aquaman représente l’archétype de la première catégorie, Unfriended : Dark Web fait incontestablement partie de la seconde. En effet, si on peut énoncer de nombreuses critiques à son encontre, il ne nous permet pas moins de passer un bon moment et surtout parvient à faire passer quelques frissons dans le dos du spectateur.
Le plus gros défaut de Unfriended : Dark Web est que l’histoire n’est pas crédible une seule seconde quand on y réfléchit à deux fois. Mais est-ce vraiment un défaut pour ce genre de film ? Et surtout, pendant celui-ci, on est assez pris par l’histoire pour ne justement pas prendre le temps de trop réfléchir. Je peux concevoir aisément qu’un spectateur puisse sortir du film en se disant d’un coup que c’est un peu n’importe quoi. Mais si votre cerveau accepte de se prendre au jeu, alors vous ne vous ennuierez pas une seule seconde et vous tremblerez même parfois. Le scénario, aussi improbable soit-il, n’est pas dénué d’habileté pour cacher au maximum ses très grosses ficelles. Il n’y parvient pas toujours, mais suffisamment pour que le spectateur se laisse avoir parfois (mais pas toujours, avouons-le).
Unfriended : Dark Web est typique des films de genre basés sur une bonne idée (ou du moins qui sort un peu de l’ordinaire) mais sans grand moyen par ailleurs. Le grand mérite du film est de faire un choix de réalisation qui ne nécessite pas de base un budget faramineux. Un choix qui est l’élément d’originalité du film et qui n’apparaît donc pas comme un prétexte grossier et évite tout effet « cheap ». Par contre, le manque de moyen artistique est plus flagrant. Il est clair que Stephen Susco n’est pas Stanley Kubrick et qu’aucune des acteurs de la distribution ne sera jamais nominé aux Oscars (même s’il faut toujours être prudent avec ce genre d’affirmation). Cela finit de donner à ce film son aspect série B. Mais c’est un aspect qui a son charme parfois et ce dernier n’est pas inopérant ici.
LA NOTE : 11,5/20
Fiche technique :
Réalisation et scénario : Stephen Susco
Décors : Chris Davis
Costumes : Cassandra Jensen
Photographie : Kevin Stewart
Montage : Andrew Wesman
Production : Timour Bekmambetov et Jason Blum
Coproducteur : Ryan Turek
Producteur associé : Pavel P. Bozhkov
Producteurs délégués : Nelson Greaves, Couper Samuelson et Adam Sidman
Durée : 88 minutes
Casting :
Colin Woodell : Matias
Stephanie Nogueras : Amaya
Betty Gabriel : Nari
Rebecca Rittenhouse : Serena
Andrew Lees : Damon
Connor Del Rio : Aj
Savira Windyani : Dj Lexx
Douglas Tait : Charon IV
Rob Welsh : Charon V