Le cinéma prouve souvent que l’on peut traiter les sujets les plus sérieux, les plus graves et les plus dramatiques avec beaucoup d’humour sans pour autant affaiblir le message, bien au contraire. Une nouvelle preuve avec Tel Aviv on Fire, un film palestinien d’une ironie féroce qui nous plonge en plein conflit israélo-palestinien. Point de discours géopolitique ici, ou d’envolées lyriques sur la paix ou la guerre, juste une brochette de personnages, souvent ridicules, mais qui en disent finalement long sur une réalité à la fois plus simple et plus complexe que ce que l’on imagine.
Tel Aviv on Fire est avant tout drôle. Il est clair que l’intention première de Sameh Zoabi n’est pas de faire rire, mais de se servir du rire comme d’une courroie de transmission pour son message. Mais voilà, il la manie avec tant d’habileté que c’est la première chose qui nous frappe dans ce film. On rit, souvent et beaucoup. Un humour souvent au second degré, mais terriblement efficace. Il tourne en dérision les deux camps avec un enthousiasme débordant. Tout le monde en prend pour son grade et c’est particulièrement réjouissant. Pas forcément rassurant à première vue, car on voit mal comment se sortir d’autant de bêtise, mais d’un autre côté, il est aussi rassurant de voir que certains parviennent à prendre assez de recul pour remettre à leur place les prétentieux, ceux qui défendent jusqu’à l’absurde des causes sans fondement.
Si Tel Aviv on Fire ne bénéficie pas de moyens délirants, mais Sameh Zoabi fait preuve de beaucoup d’imagination. Au final, le film est visuellement très réussi et cela ajoute une nouvelle couche d’ironie. Ce film est donc totalement maîtrisé à tout point de vue de manière assez étonnante. Il s’agit donc d’une vraie bonne surprise cinématographique comme on en croise rarement. Tout cela prend vie grâce à un casting formidable, ce qui prouve définitivement que de merveilleux acteurs se trouvent partout autour du globe. Et si au final, le 7ème art ne va pas rétablir la paix, il nous donne quelques raisons de sourire. Ce n’est déjà pas si mal.
LA NOTE : 13,5/20
Fiche technique :
Production : Samsa film, TS Productions, Lama Films, Artémis productions
Distribution : Haut et Court
Réalisation : Sameh Zoabi
Scénario : Sameh Zoabi, Dan Kleinman
Montage : Catherine Schwartz
Photo : Laurent Brunet
Décors : Christina Schaffer
Musique : André Dziezuk
Durée : 97 min
Casting :
Kais Nashif : Salam
Lubna Azabal : Tala
Yaniv Biton : Assi
Nadim Sawalha : Bassam
Maisa Abd Elhadi : Mariam
Salim Daw : Atef
Yousef Sweid : Yehuda