ZOMBI CHILD : Enfant perdu

zombichildafficheCertains films reçoivent des avis négatifs de la part des spectateurs, non pas parce qu’ils sont de mauvaise qualité dans l’absolu, mais parce qu’ils créent de la déception en ne se révélant pas être ce qu’ils semblaient être au premier abord. On peut légitimement penser que c’est ce qui se passe avec Zombi Child dont le titre pourrait être celui d’un film d’horreur tout à fait classique. Mais quand on voit que Bertrand Bonello est derrière la caméra, on se doute alors qu’il s’agit d’une œuvre plutôt cérébrale et hors des sentiers battus. Faut-il encore savoir qui est Bertrand Bonello. Et puis, très honnêtement, même en sachant pertinemment ce que l’on va voir, on peut fort bien trouver ce film fort ennuyeux.

Le principal défaut de Zombi Child est qu’il ne s’y passe globalement pas grand-chose. On peut apprécier à sa juste valeur l’ambiance générale inquiétante et mystique. On peut saluer le montage assez habile qui met en parallèle deux époques. On peut souligner la qualité des personnages qui sont pour le coup très loin des clichés d’un film mettant en scène des zombis. On peut trouver fort intéressant d’en apprendre plus sur la culture vaudou. Mais tout cela ne change rien au fait que les péripéties sont peu nombreuses et que la narration reste quand même particulièrement lente et contemplative, à tel point que cela semble cacher un manque de matière pour un long métrage. Cela donne surtout l’impression d’une œuvre inaboutie qui aurait mérité d’être étoffée encore quelque peu.

zombichildBetrand Bonello se montre particulièrement habile avec une caméra et nous offre de très belles images, à l’esthétisme travaillé. Mais comme souvent avec lui, on a quelque peu l’impression qu’il s’en contente et oublie que de belles images n’ont jamais fait un film à elles toutes seules. Cette légère autosatisfaction contemplative se remarquait déjà dans Saint Laurent et se retrouve clairement dans Zombi Child. Cela noie aussi quelque peu la jolie performance d’ensemble du casting adolescent. Le résultat final s’avère donc plus décevant qu’enthousiasmant. On en ressort surtout avec une légère impression de gâchis car tous les éléments se trouvaient rassemblés pour proposer un film d’un tout autre intérêt.

LA NOTE : 10/20

Fiche technique :
Production : My New Picture, Les Films du Bal
Réalisation : Bertrand Bonello
Scénario : Bertrand Bonello
Montage : Anita Roth
Photo : Yves Cape
Décors : Katia Wyszkop
Distribution : Ad Vitam
Son : Nicolas Cantin, Nicolas Moreau, Jean-Pierre Laforce
Musique : Bertrand Bonello
Durée : 103 min

Casting :
Wislanda Louimat : Mélissa
Louise Labeque : Fanny
Adilé David : Salomé
Ninon François : Romy

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