L’IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS : Terry Giliam fait du Terry Giliam (mais le fait bien !)

limaginariumdudocteurparnassusafficheAncien pilier des Monty Python, réalisateurs de géniaux Brazil, l’Armée des 12 Singes ou encore Bandits, Bandits, Terry Gilliam est un artiste à l’imagination fertile, pour ne pas dire débordante. Ses films regorgent toujours de trouvailles narratives et encore plus visuelles. Les mauvaises langues diront à l’excès. Terry Gilliam est en effet est un réalisateur que l’on peut qualifier de rococo. L’Imaginarium du Docteur Parnassus en est une nouvelle preuve.

La troupe ambulante du Docteur Parnassus offre à ses spectateurs un spectacle quelque peu déconcertant. Mais ce n’est rien par rapport à ce qui attend ceux qui franchissent le seuil du miroir magique qui se trouve au centre de la scène. Et qui est cet inquiétant Mr Nick qui tourne autour d’eux ? et en particulier autour de Valentina, la fille du Docteur, qui s’apprête à fêter ses 16 ans.

L’univers de Terry Gilliam est souvent très ésotérique et cherche avant tout à stimuler l’imagination du spectateur, sans chercher forcément à soigner la clarté ou la cohérence de la narration. Il se rapproche beaucoup en ce sens de David Lynch, en plus flamboyant. L’Imaginarium du Docteur Parnassus cherche donc avant tout à vous en mettre plein les yeux et à vous émerveiller visuellement. Amateurs d’univers colorés, originaux et fantaisistes, ce film vous plaira.

Mais du coup, on n’a pas parfois l’impression que le scénario n’est qu’un prétexte permettant à Terry Gilliam de se lâcher sur le budget décor (qu’il est connu pour faire exploser, ce qui explique en grande partie ses difficultés croissantes à se faire produire). C’est surtout vrai dans la première partie du film, lorsqu’on se demande vraiment où tout cela va nous mener. Sur la fin, l’intrigue prend de l’épaisseur et surtout de l’importance. Cependant, on pourra tout de même regretter un déséquilibre trop important entre intrigue et imagination visuelle, surtout que ce sont deux éléments absolument pas incompatibles.

On saluera tout de même la qualité des personnages de l’Imaginarium du Docteur Parnassus. Ils dégagent tous une forte sympathie et se révèlent au final beaucoup plus ambigus que ce que l’on avait tout d’abord pensé. S’ils semblent parfois un peu perdus au milieu de ces délires visuels et de cette histoire parfois un peu confuse, ils maintiennent l’intérêt du spectateur toujours éveillé, ce dernier attendant avec impatience de savoir ce qui les attend.

limaginariumdudocteurparnassusA la lecture du casting, et connaissant les problèmes de Terry Giliam quant au financement de ses films, on se rend bien compte qu’il reste un réalisateur qui compte et avec qui certains seraient prêts à payer pour tourner. Le regretté Heath Ledger, Johnny Depp, Colin Farell et Jude Law sur la même affiche ferait pâlir d’envie bien des metteurs en scène, pourtant bien mieux vus des grands studios hollywoodiens. Et on sent chez toutes ces immenses stars une vraie joie de collaborer à la création de l’univers délirant de l’Imaginarium du Docteur Parnassus. Mais à côté d’eux, la toute jeune Lily Cole est loin de faire pâle figure et je suis sûr qu’on aura vite l’occasion de revoir son beau visage.

Un mot enfin sur les aspects techniques et visuels de l’Imaginarium du Docteur Parnassus. Ils constituent le principal atout de ce film. Il faut bien avouer que les décors sont splendides et que les progrès du numérique permettent désormais de réaliser des effets spéciaux impressionnants à moindres frais. Terry Gilliam en profite à fond… Peut-être un peu trop diront certains. Il est vrai que ce délire visuel ressemble plus à une marotte personnelle du réalisateur qu’à un soucis de construire un univers au service d’une histoire. Mais il faut bien avouer que l’ancien Monty Python reste un maître pour nous émerveiller.

L’Imaginarium du Docteur Parnassus est donc dans la droite lignée du reste de l’œuvre de Terry Gilliam. Il ne restera pas comme son plus grand film, mais reste un bon moment de cinéma, loin d’être parfait, mais qui a le mérite, et non des moindres, d’être issu d’un univers personnel inimitable.

Fiche technique :
Production : Davis-Films
Réalisation : Terry Gilliam
Scénario : Terry Gilliam, Charles McKeown
Montage : Mick Audsley
Photo : Nicola Pecorini
Distribution : Metropolitan FilmExport
Musique : Jeff Danna, Mychael Danna
Directeur artistique : Dan Hermansen, Denis Schnegg
Durée : 122 mn

Casting :
Heath Ledger : Tony
Lily Cole : Valentina
Christopher Plummer : Dr Parnassus
Tom Waits : Mr Nick
Andrew Garfield : Anton
Verne Troyer : Percy
Jude Law : Tony
Johnny Depp : Tony
Colin Farrell : Tony

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