LA ROUTE : Un monde sans De Palmas, ni Raphael

larouteafficheViggo Mortensen est un acteur rare. Depuis Le Seigneur des Anneaux, on n’a eu que rarement la chande de le voir, si ce n’est dans deux westerns (Hidalgo et Appaloosa) et deux chefs d’œuvres du film noir signé David Cronenberg (A History of Violence et Les Promesses de l’Ombre). Sombre est également son dernier film, La Route, un road movie sur fond de fin du monde.

Dans un monde a été dévasté par un mystérieux cataclysme (dont on ne sait rien dans le film, contrairement à la bande-annonce dont beaucoup de passages ne figurent pas dans montage final), un homme et son fils tentent de survivre. Ils prennent la route vers le sud espérant échapper à un hivers devenu trop difficile à supporter sans nourriture, ni énergie. Mais le voyage est périlleux, le cannibalisme étant devenu une des rares sources de nourriture disponibles.

La Route est un film réellement inclassable. Un mélange étrange entre Ken Le Survivant et Au fil du Temps de Wim Wenders. Le rythme de narration est beaucoup plus proche du road movie existentialiste que du film de science-fiction survitaminé. L’histoire est vraiment centrée sur la relation entre le père et son fils, avec le fantôme de la mère qui a préféré se laisser mourir que de vivre une existence de faim et de peur. Ces interrogations métaphysiques sont entrecoupées de bouffées de violence souvent crue. Le résultat est réellement déconcertant…

…mais ne fonctionne pas très bien. La Route est à la fois un film d’aventures sans rythme et une réflexion mêlée à une violence qui ne lui apporte rien. Coincé entre suspense et profondeur, le film ne décolle pas, ne passionne pas. Trop centrée sur les deux héros, l’histoire ne prend pas la dimension qui aurait pu en faire une œuvre visionnaire sur l’avenir de l’humanité. Le résultat ressemble du coup bien trop à un exercice de style esthétique.

larouteEn effet, la photographie de La Route est par contre absolument remarquable. Le film est filmé dans une sorte de faux noir et blanc. Toute couleur vive est bannie de cet univers où la cendre jonche partout le sol. Le tout crée une atmosphère où l’espoir et la joie semblent des notions ayant totalement disparu. Ce n’est pas un élément anodin dans la construction de l’intrigue puisque les personnages chercher à atteindre l’océan qui est bleu, promet le père à son fils. Malheureusement, ce travail esthétique, aussi impressionnant, soit il ne suffit pas soulever l’enthousiasme du spectateur.

Enfin, un mot tout de même sur la performance d’Arag… pardon de Viggo Mortensen. Et bien, il fait du Viggo Mortensen ! Etonnant non ! Il nous livre des discours de sa voix douce et grave, des regards apaisants de ses beaux yeux bleus. Bref, la figure du mec tranquille, mature, sûr de lui et rassurant, mais qui est capable de plier un mec en deux en trente secondes en cas de besoin. Toute similitude avec des rôles précédents seraient purement fortuite…

La Route est donc un film dont l’originalité et les qualités esthétique n’arrivent pas à compenser complètement le manque de souffle d’un amalgame des genres qui a bien du mal à se faire.

Fiche technique :
Production : 2929 Productions, Road Rebel
Distribution : Metropolitan FilmExport
Réalisation : John Hiilcoat
Scénario : Joe Penhall d’après La Route de Comrac McCarthy
Montage : Jon Gregory
Photo : Javier Aguirresarobe
Format : 35mm
Décors : Chris Kennedy
Musique : Nick Cave, Warren Ellis
Costumes : Margot Wilson
Directeur artistique : Gershon Ginsburg
Durée : 113 mn

Casting :
Viggo Mortensen : L Homme
Kodi Smit-McPhee : le Petit
Charlie Theron : La Femme
Robert Duvall : le vieil homme
Guy Pearce : le Vétéran
 

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