LE DROLE DE NOEL DE SCROOGE : A la hauteur de Dickens !

ledroledenoeldescroogeafficheA Christmas Carol de Charles Dickens est un grand classique de la littérature anglo-saxonne. J’ai eu l’occasion de le lire en anglais, il y’a quelques années, et j’avais vraiment été surpris par le ton du livre, beaucoup plus sombre et inquiétant que ce que j’avais pu imaginer. J’avais toujours eu l’image d’une histoire moralisatrice et cucul… Peut-être parce que la seule adaptation au cinéma que je lui connaissais était Noël chez les Muppets. Avec le Drôle Noël de Scrooge, j’ai vécu exactement la même surprise. La même très bonne surprise.

Ebezener Scrooge est le plus avare et le plus acariâtre des marchands de Londres. Même la mort de son associé de toujours ne l’émeut pas une seconde. Quand arrive Noël, rien ne l’exaspère plus que la joie que ce moment de l’année procure à tous ceux qui l’entourent. Même son neveu n’arrive pas à lui arracher un mot sympathique. Mais cette nuit de Noël, une expérience va le conduire à affronter son passé, son présent et son futur…

Le Drôle Noël de Scrooge aurait vraiment pu s’appeler un Conte de Noël, comme l’œuvre originale tant elle lui est fidèle. La plupart des dialogues sont repris à la virgule près du livre de Dickens. Une grande œuvre se respecte et le moins que l’on puisse dire c’est que Robert Zemeckis ne s’est pas permis la moindre trahison. Mais une telle œuvre doit se traiter ainsi !

Comme je l’ai évoqué, le Drôle de Noël de Scrooge n’est pas du tout ce que l’on pourrait attendre d’une production Disney sortie spécialement pour la trêve des confiseurs. Ce film peut être fortement déconseillé aux très jeunes enfants qui risquent d’être choqués par la noirceur de certains passages. Scrooge affrontera sans détour l’image de sa propre mort et ce passage mettra mal à l’aise le plus endurci des adultes.

ledroledenoeldescroogeMais c’est d’ailleurs pour cela que le Drôle Noël de Scrooge fonctionne aussi bien. Un propos trop infantile n’aurait pas été crédible car on n’aurait pas pu imaginer qu’il ait le moindre impact sur un homme comme ce vieil homme que la vie a usé et enfermé dans la solitude et l’hostilité. D’ailleurs, on pourra classer ce rôle de Jim Carrey parmi ses rôles sérieux et non drôles et grimaçants. Et si les quatre rôles qu’il interprète lui permettent de faire étalage de toutes les facettes de son talent, jamais il ne tombe dans le cabotinage incontrôlé dans lequel il a si souvent sombré. Correctement dirigé, il prouve qu’il peut être réellement un merveilleux acteur.

Visuellement, on peut mesurer les progrès du principe du « motion capture ». L’animation est beaucoup plus fluide et naturelle que dans un Beowulf par exemple. Le film ne cherche jamais à masquer sa nature de film d’animation (comme dans un Final Fantasy par exemple) mais exploite complètement les possibilités offertes par ce type de réalisation. Enfin, quoique depuis Avatar, on se demande s’il existe encore des limites au cinéma classique. Le résultat est esthétiquement très réussi et les personnages sont réellement aussi expressifs que leurs homologues réels. Le travail sur les lumières et les décors est également époustouflant. Bref, du grand art !

Le Drôle de Noël de Scrooge n’a donc de drôle que le nom. C’est au contraire un film beaucoup plus adulte que ce que la promo semble annoncer. Un film très réussi surtout !

Fiche technique :
Production : Imagemovers, Walt Disney Pictures
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures France
Réalisation : Robert Zemeckis
Scénario : Robert Zemeckis
Montage : Jeremiah O’Driscoll
Photo : Robert presley
Décors : Doug Chiang
Musique : Alan Silvestri
Durée : 100 mn

Casting :
Robin Wright Penn : (voix) Belle, Fan
Bob Hoskins : (voix) Monsieur Fezziwig
Jim Carrey : (voix) Scrooge, l Esprit des Noëls passés, l Esprit du Noël présent, l Esprit des Noëls à venir
Gary Oldman : (voix) Cratchit, Petit Tim, le Fantôme de Marley
Colin Firth : (voix) Fred

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