
Fernand Naudin dirige une entreprise de matériel agricole à Montauban. Un de ses amis de retour au Mexique l’appelle à son chevet à Paris. Ce dernier est mourant. Mais c’est aussi un truand à la tête d’une organisation importante. Avant de s’éteindre, il confie ses affaires à Fernand qui avait pourtant raccroché depuis longtemps, à la grande fureur de ses anciens « associés ». Mais Fernand n’hérite pas que d’une organisation criminelle. Il hérite également de l’éducation de la nièce de son ami.
Les Tontons Flingeurs est sûrement le film français pour lequel l’expression « réplique culte » prend le plus son sens. Michel Audiard y tient là le chef d’œuvre de sa carrière, celui qui fait de lui un artiste intemporel dont le nom raisonne encore après sa mort. Allez, faisons nous plaisir avec deux petites pour la route : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » et « Au 4 coins d’Paris qu’on va l’retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle… » Bref, de grands moments de bonheur dont on ne se lasse pas et qu’on peut se répéter encore et encore avec le même plaisir.
Comme beaucoup de grandes œuvres, les Tontons Flingueurs ne connut pas un succès commercial extraordinaire. 450 000 entrées lors de sa sortie en salle, même pour l’époque, c’était un score tout juste honnête. Mais ce film s’est imposé peu à peu comme un monument du cinéma français. Si une qualité d’une œuvre ce juge sur son succès sur la durée, alors ce film mérite bien son titre de chef-d’œuvre.

Et puis n’oublions pas que Michel Audiard n’est que le dialoguiste des Tontons Flingueurs. Georges Lautner en est le réalisateur. Un des réalisateurs les plus prolifiques de l’histoire du cinéma français, dont la filmographie comporte d’autres perles : les Barbouzes, le Professionnel, Le Guignolo… Mais jamais il ne retrouvera l’étincelle de génie inexplicable qui s’allume dans les Tontons Flingueurs.
Audiard, Lautner et Ventura, un savant équilibre de talents qui nous offre un film inoubliable que l’on n’est pas prêt d’oublier.
Fiche technique :
Réalisation : Georges Lautner
Scénario : Albert Simonin, d’après son roman Grisbi or not grisbi et Georges Lautner (non crédité)
Dialogues : Michel Audiard
Musique : Michel Magne
Décors : Jean Mandaroux et Jacques d’Ovidio
Photographie : Maurice Fellous
Ingénieurs du son : Antoine Archimbaud et Daniel Brisseau
Montage : Michelle David
Producteurs : Alain Poiré (délégué), Robert Sussfeld et Irénée Leriche
Format : Noir et blanc (Laboratoire GTC) – 1,66:1 – Mono (Le Poste parisien) – 35 mm
Genre : comédie, film de gangsters
Durée : 1h46
Casting :
Lino Ventura : Fernand Naudin
Bernard Blier : Raoul Volfoni
Francis Blanche : Maître Folace, le notaire de Louis « le Mexicain »
Sabine Sinjen : Patricia, la fille de Louis « le Mexicain »
Claude Rich : Antoine Delafoy, le petit ami de Patricia
Robert Dalban : Jean, le majordome
Jean Lefebvre : Paul Volfoni, le frère de Raoul
Horst Frank : Théo
Venantino Venantini : Pascal
Mac Ronay : Bastien (doublé par André Weber)
Charles Régnier : Tomate
Pierre Bertin : Adolphe Amédée Delafoy, le père d’Antoine
Jacques Dumesnil : Louis « le Mexicain »