
Eddie n’est plus qu’à une semaine de la retraite et aimerait y arriver au plus vite, pour fuir ce métier qui ne l’anime plus depuis longtemps et l’a fait plonger dans l’alcool. Sal est en train de tourner au ripou, même si c’est pour pouvoir offrir à sa famille un logement décent. Tango, quant à lui, bosse en infiltration depuis plusieurs années. Il n’en peut plus de cette situation et voudrait en sortir au plus vite, même si sa hiérarchie dit encore avoir besoin de lui.
L’Elite de Brooklyn est un film extrêmement classique, aussi bien dans le fond que dans la forme, mais non dénué de qualités. Un polar noir, centré sur le destin et la personnalité de flics qui s’enfoncent peu à peu dans un logique qui les envoie droit dans le mur. Bref un sujet quelque peu raconté mille fois, si ce n’est plus, mais dont on ne se lasse pas quand c’est bien fait. C’est le cas ici et le choix des trois histoires parallèles (qui finissent tout de même par se rejoindre), si, là aussi, ce n’est pas révolutionnaire, cela permet au film d’être particulièrement riche et dense.
L’Elite de Brooklyn est un vrai film noir, dur et parfois violent. Les images sont parfois crues, âmes sensibles s’abstenir. Encore une fois, c’est avant le parcours des trois protagonistes qui est au cœur du scénario. Pas d’action ou de violence gratuites, juste là pour le spectacle. Mais leur parcours croisent des moments de grande violence, qui, eux, sont montrés sans détours. Et vous l’imaginez bien, les trois histoires ne se terminent pas par trois happy ends. Cependant, le film maintient le suspense jusqu’au bout sur le dénouement de chacune d’elles.

Un mot enfin sur la caméra de Antoine Fuqua, dont la filmographie semblait tirer vers le n’importe quoi depuis ses débuts avec le très réussi Training Day. Il nous offre ici un film de grande qualité, même si la prise de risque artistique et scénaristique est minime. Cependant, il fait preuve d’une vraie maîtrise. Ce qu’il fait, il le fait bien et c’est peut-être mieux comme ça.
L’Elite de Brooklyn est donc un film de grande qualité, dont la seule vraie limite est une légère impression de déjà vu. Mais un tel casting fait assez plaisir à voir pour que cela ne soit pas non plus insurmontable.
Fiche technique
Réalisateur : Antoine Fuqua
Scénariste : Michael C. Martin
Coordinateur des cascades : John Centatiempo
Directeur de la photographie : Patrick Murguia
Monteuse : Barbara Tulliver
Chef décoratrice : Thérèse DePrez
Costumière : Juliet Polcsa
Compositeur : Marcelo Zarvos
1er assistant réalisateur : Joe Napolitano
Ingénieur du son : Joe White
Casting :
Richard Gere : Eddie Dugan
Don Cheadle : Tango
Ethan Hawke : Sal
Lili Taylor : Angela
Wesley Snipes : Caz
Vincent D’Onofrio : Carlo
Ellen Barkin : L’agent du FBI
Will Patton : Lieutenant Bill Hobarts