INCEPTION : Quand Christopher Nolan écrit l’histoire du 7ème art

inceptionafficheJe suis un peu frustré d’écrire ma critique d’Inception aujourd’hui. En effet, j’aurais grand besoin de le revoir, peut-être même deux fois pour réellement appréhender ce que ce film a vraiment dans le ventre. Les plus grands films ne sont pas toujours ceux qui nous enthousiasment le plus sur le moment, mais ceux qui nous marquent profondément et que l’on peut revoir encore et encore avec la même émotion. Inception est-il Citizen Kane ou Usual Suspects ? 2001 Odyssée de l’Espace ou Le 6ème Sens ? En tout cas, il s’agit d’un film comme je n’en ai pas vu dix dans ma vie sur grand écran. Un film qui fera date.

Dom Cobb est un voleur d’un genre particulier. Il vole des informations directement dans le cerveau de ses victimes en les entraînant dans des rêves qu’il a lui même construit. Mais un jour, une de ses missions échoue. Pour échapper à la colère de ses commanditaires et de celui qui aurait du être sa victime, il accepte une mission bien plus difficile que voler une idée. Il doit implanter une idée dans le cerveau de l’héritier d’un grand groupe industriel pour que ce dernier le démantèle une fois qu’il le dirigera. Une technique à haut risque nommée inception.

Beaucoup d’articles et de critiques comparent le choc provoqué par Incpetion à celui qui a frappé tous ceux qui ont vu le premier Matrix au cinéma (ah bon, il y’a eu des suites ? J’ai préféré oublier…). Il est vrai que l’analogie n’est pas sans fondement. Mais il y’a tout de même une différence énorme entre les deux films. Sans faire injure aux frères Warowski, Chistopher Nolan est de très loin un réalisateur d’une autre trempe. Un vrai cinéaste comme le 7ème art en a peu connu et dont la virtuosité artistique est comparable à celle d’un Tarantino ou Scorsese, si ce n’est un Kubrick ou un Welles. Ceux qui ont vu Memento ou The Dark Night savent de quoi je parle. Sauf que Inception est le mélange des deux. Un scénario inouï comme le premier dans un univers esthétique sombre mais sublime comme le second.

Beaucoup insisteront sur la complexité d’Inception. Sauf que comme dans Memento, Christopher Nolan prend le temps de nous donner les clés pour comprendre pleinement l’histoire qui nous ai comptée. Le personnage interprété par Ellen Page (l’inoubliable adolescente de Juno) n’est d’ailleurs là que pour servir de prétexte à la pédagogie. Il y’a là une intelligence narrative exceptionnelle. Un autre que Christophe Nolan se serait englué dans le labyrinthe dans lequel il nous fait pénétrer et aurait perdu le spectateur avec lui. Il n’en est rien ici et cela nous permet d’apprécier pleinement cette histoire d’une densité à peine croyable. Une histoire totalement originale, fascinante, passionnante, excitante, fantastique et, encore une fois, formidablement bien racontée.

Si Christopher Nolan est donc un scénariste exceptionnel, il est également un réalisateur dont la virtuosité touche au sublime. Après, je peux comprendre qu’il y’ait débat à ce niveau. Si je devais comparer Inception à un morceau de musique, je l’associerai à la Chevauchée des Walkyries. Personne ne niera qu’il s’agisse d’une œuvre de pure génie, mais certains peuvent la trouver un peu pompier. Il est vrai que Christopher Nolan pousse son travail esthétique à l’extrême. La bande-originale est également formidable, mais on peut lui opposer les mêmes remarques. En fait, Inception est sublime et ça se voit. On dit parfois qu’un maquillage est vraiment parfait quand il sublime la beauté de la femme qui le porte sans qu’on le remarque. La réalisation de Christopher Nolan sublime bien l’intrigue et le jeu des acteurs, mais personne ne pourra dire qu’il ne l’a pas remarqué.

inceptionLa filmographie de Leonardo Di Caprio est en train de devenir une des plus impressionnantes de l’histoire. Quand on sait qu’il vient d’enchaîner Les Noces Rebelles, Shutter Island et Inception, on se dit soit qu’il sait particulièrement bien choisir ses films, soit que c’est sa présence qui les rend géniaux. Il y’a évidemment des deux car si, vous l’aurez compris, le génie d’Inception ne tient pas à sa seule présence, il y fait preuve une nouvelle fois d’un charisme incroyable. Pourtant, il n’a pas le jeu spectaculaire d’un Jack Nicholson par exemple, mais il est tout simplement là, à l’écran, et l’écran s’illumine de sa présence. Du coup, on en oublierait presque le reste du casting qui est pourtant lui aussi parfait. Mais il faut bien avouer que même notre Marion Cotillard nationale ne boxe pas tout à fait dans la même catégorie. On soulignera tout de même la performance remarquable du duo Joseph Gordon-Levitt – Tom Hardy, qui apporte vraiment sa pierre à ce sublime édifice.

Un dernier élément fait d’Inception un film dont la portée sera assurément historique pour le 7ème art. C’est sa fin. A quelle cruauté de ne pouvoir en parler plus longuement, tant cela serait un crime ! Mais elle est juste parfaite, bien qu’incroyablement simple au fond, surtout qu’elle conclue une intrigue d’une rare complexitié. On aurait envie de se dire « j’aurais sûrement choisi la même », mais rien n’est moins sûr, car les idées simples ne sont pas toujours les plus faciles à avoir.

Alors comment résumer ce qu’est au final Inception ? Un film d’action ? Oui, le film en regorge, mais cela va tellement plus loin. Une fable onirique ? Le rêve est évidemment omniprésent dans cette histoire, mais elle nous maintient bel et bien éveillée pendant près de 2h30 qui paraissent pourtant si courtes. Un labyrinthe pour l’esprit ? Il y’a de ça, mais Christopher Nolan nous guide si bien que, jamais une seule seconde, on se sent perdu. De toute façon, Inception est trop génial, trop novateur pour être rangé ainsi. Il fait partie de ces œuvres rares qui inventent réellement quelque chose fait pour durer.

Par contre, il y’a une chose que je regrette déjà. Je ne verrais qu’une seule fois dans ma vie Inception pour la première fois.

Fiche technique :
Production : Warner Bros, Legendary Pictures, Syncopy
Distribution : Warner Bros Entertainment France
Réalisation : Christopher Nolan
Scénario : Christopher Nolan
Montage : Lee Smith
Photo : Wally Pfister
Décors : Guy Hendrix Dyas
Musique : Hans Zimmer
Effets spéciaux : Chris Courbould, Paul Franklin, New Deal Studios
Durée : 148 mn

Casting :
Leonardo DiCaprio : Cobb
Joseph Gordon-Levitt : Arthur
Ellen Page : Ariane
Ken Watanabe : Saito
Marion Cotillard : Mall
Cillian Murphy : Robert Fisher Jr
Tom Hardy : Eames
Pete Postlethwaite : Maurice Fisher
Michael Caine : Miles 

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