LA VIE PASSIONNEE DE VINCENT VAN GOGH : L’âge d’or d’Hollywood en peinture

laviepassionneedevincentvangoghafficheCertains personnages historiques, au-delà des raisons de leur célébrité, sont légendaires par les aspects épiques ou dramatiques de leur existence. Vincent Van Gogh en fait partie, lui qui avant de devenir le peintre le plus célèbre de l’histoire, est mort aux portes de la folie, en ayant vendu quasiment aucune toile de son vivant (ce qui, avec le recul, est quand même sidérant). Il était normal que le cinéma s’empare du personnage, ce qu’elle a fait notamment en 1956, avec la Vie Passionnée de Vincent Van Gogh, de Vincente Minelli, avec Kirk Douglas et Anthony Quinn.

Le jeune Vincent Van Gogh cherche sa voie. Il marche d’abord sur les traces de son père, pasteur, mais se révèle trop exalté et déplaît vite à la hiérarchie ecclésiastique. Il se réfugie alors dans le dessin, une passion qui va le conduire au destin romanesque que l’on connaît.

Vincente Minelli, Kirk Douglas, Anthony Quinn, autant de noms qui évoquent l’âge d’or d’Hollywood. La Vie Passionnée de Vincent Van Gogh est un film typique de cette époque, avec ses décors colorés et peints, des acteurs qui surjouent quelque peu et des personnages aux caractères bien tranchés. Ajoutez à ça quelques clichés et une reconstitution des Pays-Bas et de la France du XIXème siècle un peu carte postale et vous obtiendrez un beau classique du 7ème art délicieusement désuet.

Mais La Vie Passionnée de Vincent Van Gogh est aussi l’occasion d’admirer un duo d’acteurs comme le cinéma en a peu connu. Kirk Douglas tient ici un de ses plus grands rôles, ce qui n’est pas peu dire. Le film nous rappelle que si son fils est un bon acteur (et le mari de Catherine Zeta-Jones accessoirement, ce que je trouve très injuste), lui fut un des plus grands comédiens de l’histoire d’Hollywood. Et à ses côtés, c’est pas mal non plus avec Anthony Quinn dont l’apparition est somme toute relativement brève mais lui valut tout de même un Oscar.

laviepassionneedevincentvangoghLa caméra de Vincente Minelli est celle d’un des maîtres d’Hollywood. Ce qui l’intéresse, c’est de mettre en valeur les acteurs qu’il dirige. Tout le reste n’est que l’écrin dans lequel ils pourront s’épanouir et donner le pleine mesure de leur talent. Bien sûr, ils ont un peu tendance à tout jouer comme s’il s’agissait une tragédie grecque (en fait, je ne suis pas vraiment sûr qu’on ait l’obligation de surjouer les tragédies grecques), mais c’était le style de l’époque où le spectateur n’était pas inondé d’images à la télévision et où grand spectacle ne voulait pas dire son THX et effets spéciaux à la chaîne.

Cependant, La Vie Passionnée de Vincent Van Gogh n’est pas non plus le plus extraordinaire classique de l’histoire du cinéma. Rien que pour Vincente Minelli, on préfèrera Un Américain à Paris (dans le genre carte postale !), Celui par qui le scandale arrive ou les 4 Cavaliers de l’Apocalypse. Mais il est à conseiller à tous ceux qui aiment les vieux classiques et accessoirement la peinture. Sans avoir valeur de documentaire, ce film permet au moins de mieux se rendre compte de l’évolution de l’œuvre du peintre, de nombreux plans passant d’un décor au tableau original.

La Vie Passionnée de Vincent Van Gogh n’est pas donc pas le classique indispensable à tout cinéphile qui se respecte, mais ne nuira à la culture de personne.

Fiche technique :
Titre : La Vie passionnée de Vincent van Gogh
Titre original : Lust for Life
Réalisation : Vincente Minnelli
Scénario : Norman Corwin d’après le livre de Irving Stone
Production : John Houseman et Jud Kinberg
Musique : Miklós Rózsa
Photographie : Russell Harlan et Freddie Young
Montage : Adrienne Fazan
Décors : F. Keogh Gleason et Edwin B. Willis
Costumes : Walter Plunkett
Pays d’origine : États-Unis
Société de production : MGM
Format : Couleur (Metrocolor) — 2.35:1 CinemaScope — 35 mm :
Genre : Drame, biographie
Durée : 122 minutes
Date de sortie :
17 septembre 1956 aux États-Unis
En 1957 en France

Casting :
Kirk Douglas : Vincent Van Gogh
Anthony Quinn : Paul Gauguin
James Donald : Theo Van Gogh
Pamela Brown : Christine
Everett Sloane : Docteur Gachet
David Bond : Georges Seurat
Laurence Naismith : Docteur Bosman
Isobel Elsom : Madame Stricker
Niall MacGinnis : Roulin
Noel Purcell : Anton Mauve
Henry Daniell : Theodorus Van Gogh
Madge Kennedy : Anna Cornelia Van Gogh
Jill Bennett : Willemien
Lionel Jeffries : Docteur Peyron  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *