THE HOUSEMAID : Il s’en passe de belles au Pays du Matin Calme

thehousemaidafficheLe plus dur dans une critique, c’est de savoir quoi dire en introduction. Généralement, après, ça va tout seul. Quand j’écris la critique d’un film coréen, je n’ai d’habitude pas de problème puisque je profite des premières lignes pour rappeler à quel point j’apprécie ce cinéma. Mais, ces derniers temps, les sorties venues du Pays du Matin Calme ont été relativement nombreuses, alors je me dis que ça va commencer à se voir. Il faut donc que je trouve autre chose. Quoi ? On me dit dans l’oreillette que mon temps imparti pour l’introduction est écoulé. Passons donc au synopsis de The Housemaid, film dont je dois vous parler ici.

Euny est embauché comme gouvernante chez un riche homme d’affaires coréen, dont la femme attend des jumelles. Très vite, il la prend comme maîtresse et comme d’habitude, ce genre de relation va quelque peu perturber la vie de la maison.

Les amateurs de films troublants et un peu malsains se souviennent sûrement de l’excellent La Secrétaire. Pendant une petite moitié, The Housemaid y fait largement penser. En effet, la jeune Euny est loin d’être l’oie blanche qu’elle peut paraître dans les premières minutes. En fait, dans ce film, aucun personnage n’est tel qu’il semble l’être à première vue. C’est même-là tout l’intérêt du film. C’est souvent chez les plus propres sur eux que se cachent la plus grande perversité.

Ce serait un crime de dévoiler ne serait qu’un temps soit peu la tournure que prennent les évènements et les relations entre personnages. Vous aurez bien du mal à deviner à l’avance comment tout cela finit. Alors certains diront peut-être que le film part un tantinet en sucette sur la fin. Mais au moins, cela garde le goût de la surprise. De tout façon, le scénario est tout sauf formaté et possède le même petit (gros) grain de folie que les personnages qu’il met en scène. Bref, un film un peu barré, mais ça fait du bien parfois.

thehousemaidNéanmoins, il ne faut pas croire que Im Sang-soo ne maîtrise pas totalement son sujet. The Housemaid développe un univers esthétique tout asiatique, qui a le goût de l’exotisme, mais aussi un tantinet de la perversion. La photographie est très travaillée et participe largement à créer l’ambiance si particulière qui fait tout l’intérêt de ce film. La direction d’acteur est elle-aussi sans reproche. Jamais les acteurs ne se laissent aller même dans les moments où le scénario dérive un peu vers le n’importe quoi organisé.

On saluera donc la double performance des deux acteurs principaux : Jeon Do-youn et Lee Yung-jae. Les deux arrivent parfaitement à retranscrire la dualité de leurs personnages respectifs. Ils contribuent donc largement aussi à la réussite de The Housemaid, tout comme Youn Yuh-jung, qui joue un second rôle mais dont l’apport à l’écran est loin d’être négligeable.

The Housemaid n’est pas le film coréen qui m’a le plus enthousiasmé. Mais il confirme la richesse incroyable de ce cinéma qui nous réserve toujours des surprises et dont la maîtrise technique est toujours impressionnante.

Fiche technique :
Production : Mirovision
Réalisation : Im Sang-soo
Scénario : Im Sang-soo
Montage : Lee Eun-soo
Photo : Lee Hyung-deok
Distribution : Pretty pictures
Musique : Kim Hong-jip
Directeur artistique : Lee Ha-jun
Durée : 107 mn

Casting :
Jeon Do-youn : Euny
Lee jung-jae : Hoon
Youn Yuh-jung : Byung-shik
Seo Woo : Hera

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