MON POTE : Amitié et optimisme

monpoteafficheDans la série des thèmes à la mode au cinéma, et en particulier dans le cinéma français, voici l’amitié virile. Ce n’est pas non plus très nouveau, mais le succès fulgurant du Cœur des Hommes, il y’a quelques années, aura considérablement relancé le genre. Les Petits Mouchoirs l’illustre, mais aussi, dans un genre différent, Mon Pote, de Marc Esposito, le réalisateur… du Cœur des Hommes. Comme quoi, quand on a une bonne idée, autant l’exploiter jusqu’au bout.

Victor dirige un magazine consacré à l’automobile. Alors qu’il donne une conférence dans une prison, il est abordé par Bruno, passionné par le sujet, qui pourrait obtenir une libération conditionnelle s’il trouvait un emploi. Victor accepte de lui laisser sa chance et va naître entre les deux hommes. Mais Bruno a-t-il vraiment rompu avec son passé de délinquant ?

Alors évidemment, un tel synopsis pourrait donner à penser qu’il s’agit là d’un drame social sombre et larmoyant, comme le cinéma hexagonal nous en livre parfois. Il n’en est rien. Il s’agit bien là d’une comédie des mœurs, avec un vrai fond social certes, qui reste cependant assez léger, autant dans la place qu’il prend que dans sa pertinence. C’est avant tout un beau duo d’acteurs qui donnent à leur personnage une dimension supplémentaire.

Tous ceux qui connaissent bien les problèmes liés à la réinsertion des anciens détenus pourront sourire face à la légère naïveté de ce petit conte de fée. Bien sûr, c’est plus ou moins censé être une histoire vraie, mais on peut facilement s’imaginer que tout cela est largement romancé. Mais ce n’est pas si grave car Mon Pote n’est absolument pas moralisateur. Bien au contraire… Bon, là, j’aurais bien des choses à dire, mais je serais obligé de dévoiler quelque peu l’évolution des personnages, qui n’est pas forcément celle attendue. Simplement, ce n’est pas les bons contre les méchants, les honnêtes contre les malhonnêtes et la morale finale de l’histoire n’est pas celle que l’on aurait pu craindre. Bref, ce film ne nous donne pas envie de nous enfoncer deux doigts au fond de la gorge, comme l’aurait très certainement fait une version hollywoodienne de la même histoire.

monpoteDeux potes, deux acteurs. Le film a été bâti autour et pour le duo Benoît Magimel – Edouard Baer. Si j’ai déjà fait part de mes réserves concernant le premier, je voue une admiration sans limite pour le second. Mais, pour Mon Pote, je dois admettre que les deux donnent le meilleur d’eux-mêmes et il est difficile d’en congratuler un plus que l’autre. On assiste à une vraie symbiose qui donne son brillant, son épaisseur et surtout sa crédibilité à cette fable, qui aurait pu sombrer dans le ridicule.

Il n’en est vraiment rien et ce film est prenant du début à la fin, jamais ennuyeux, soutenu, il est vrai, par un fil conducteur narratif de qualité. Marc Esposito ne s’est pas contenté d’admirer le jeu de ses deux acteurs principaux. Mon Pote comporte des rebondissements et un vrai rythme. On ne crie pas au génie à ce niveau-là, mais cela a le mérite de donner du corps à ce film qui se laisse regarder avec un vrai plaisir.

Mon Pote est donc un film pleinement réussi pour ce qu’il a cherché à raconter. On pourra lui reprocher certaine faiblesse du fond social, mais il s’agit là plus d’un film sur les rapports humains que sur les problèmes sociétaux. Et puis, un peu d’optimisme parfois, cela fait du bien !

Fiche technique :
Réalisateur : Marc Esposito
Production : Les Films Du Kiosque et Wayan Productions
Producteurs : Marc Esposito, François Kraus et Denis Pineau-Valencienne
Coproduit par France 2 Cinéma, Mars Films et Alvy Productions
Avec la participation de TPS Star, Canal+ et CinéCinéma
Scénario : Marc Esposito
Image : Pascal Caubère
Directeur de production : Claude Parnet
Régie : Eric Duchêne
1er assistante réalisateur : Carole Amen

Casting :
Edouard Baer : Victor, patron d’un magazine automobile
Benoît Magimel : Bruno, ancien braqueur fan d’autos
Diane Bonnot : Agathe, la femme de Victor, prof de français
Leonie Simaga : Anna, la femme de Bruno
Atmen Kélif : Sami, le directeur artistique du magazine
Anthony Levesque : Roland, le frère d’Anna
Albane Duterc : Gigi, une collègue de Victor
Solo : Augustin, fournisseur de « coups faciles »
Riton Liebman : Thierry, un collègue de Victor

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