LOVE ET AUTRES DROGUES : Ambition mal récompensée

loveetautresdroguesafficheMélanger comédie et sujet grave est un pari difficile. Il peut donner des résultats fantastiques car le rire est sûrement un meilleur vecteur de communication que l’apitoiement ou la culpabilisation. Mais atteindre un tel résultat est très difficile et on peut se prendre facilement les pieds dans le tapis. C’est malheureusement le cas de Love et Autres Drogues, une comédie romantique vraiment drôle mais au pathos un peu lourdingue.

Jamie est un dragueur invétéré, qui arrive généralement à ses fins et se sert largement de son charme dans son travail de commercial. Un jour, il croise la route de Maggie. Commence alors une relation torride qui pourrait bien se transformer en vrai romance. Seul problème, la jeune fille est atteinte d’une forme précoce de la maladie de Parkinson dont l’évolution vers la dépendance et le handicap est inéluctable à long terme.

Love et Autres Drogues laisse sur une impression très contrastée. On rit beaucoup et souvent. L’humour est parfois très premier degré, toujours un peu sur le même registre, mais se révèle terriblement efficace. Comme dans toutes les comédies romantiques, le suspense n’est pas vraiment le moteur principal de l’intrigue, seul l’humour peut en faire un film réussi. Mais dans le cas qui nous intéresse, Edward Zwick a cherché à enrichir son histoire d’éléments plus inhabituels. Louable intention si le résultat n’était pas si bancal.

En effet, on n’est pas du tout convaincu par l’aspect « l’amour malgré la maladie ». On aurait bien envie d’y croire, mais on a malheureusement plutôt envie de dire « oui, c’est ça, ça se passe comme ça chez McDonald ». Love et Autres Drogues hésitent visiblement à entrer dans le cœur du sujet, de peur de plomber l’ambiance sans doute, mais du coup, cela reste beaucoup trop édulcoré pour être crédible et surtout présenter un réel intérêt. Ce qui en présenterait, ça serait à la suite de cette histoire, les 30 ans pendant lesquelles le couple va vraiment affronter la maladie. Du coup, on regrette vraiment la présence de cet aspect qui, s’il donne sa personnalité et son originalité au film, ne fait au final que l’alourdir.

loveetautresdroguesC’est regrettable car le duo Jake Gyllenhaal et Anne Hataway fonctionne remarquablement bien. Cette dernière est assez charmante pour que l’on comprenne très bien que l’on puisse en tomber follement amoureux dès le premier regard. Quant au premier, il est excellent dans le rôle du dragueur impénitent qui connaît toutes les ficelles pour faire succomber ses proies. Le film est d’ailleurs très instructif sur ce plan-là… Bon, par contre, pas sûr que tout le monde connaisse le même taux de réussite en les appliquant.

Edward Zwick a donc raté son coup avec Love et Autres Drogues. On ne peut que saluer sa volonté de nous proposer autre chose qu’une énième comédie romantique hollywoodienne basée sur le même modèle immuable. Mais si, vraiment, vous avez le cœur romantique en ce début d’année, allez plutôt voir Les Emotifs Anonymes, beaucoup plus légers, mais tout aussi drôle.

Love et Autres Drogues vous fera donc beaucoup rire, ce qui est déjà pas mal. Mais il est évident qu’il cherchait à faire beaucoup plus. Sans vraiment y parvenir malheureusement.

Fiche technique :

Production : Bedford Falls Productions, New Regency Pictures, Stuber Productions
Distribution : 20th Century Fox France
Réalisation : Edward Zwick
Scénario : Charles Randolph, Edward Zwick, Marshall Herskovitz, D’après l’oeuvre de Jamie Reidy
Montage : Steven Rosenblum
Photo : Steven Fierberg
Décors : Meg Everist
Son : Edward Tise
Musique : James Newton Howard
Effets spéciaux : Ray Bivins, Robert J. Trosky III
Durée : 112 mn

Casting :

Jake Gyllenhaal : Jamie Randall
Anne Hathaway : Maggie Murdock
Oliver Platt : Bruce Winston
Hank Azaria : Dr Stan Knight
Josh Gad : Josh Randall
Gabriel Macht : Trey Hannigan

 

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