Les films de Sofia Coppola m’ont toujours laissé circonspect. Je ne sais jamais très bien si je les adore ou si je les trouve creux. Des films ennuyeux devant lesquels on ne s’ennuie pas. Des films sublimes aux images ordinaires. Il y a quelque chose d’inexplicable, d’indéfinissable dans son œuvre. Si je lui accorde volontiers le mérite de ne pas laisser indifférent, mais je n’arrive jamais à être tout à fait convaincu. Somewhere, son nouveau film, n’a pas échappé à la règle.
Il est fort possible que ce synopsis vous fasse étrangement penser à celui de Lost In Translation, de la même réalisatrice. Il est vrai que Somewhere et lui ont énormément de points communs. On pourrait même facilement reprocher à Sofia Coppola de nous avoir fait exactement le même film. Cela n’aurait rien d’injuste, tant les thèmes développés sont les mêmes. A part la différence d’âge, le personnage interprété par Stephen Dorff est presque exactement le même que celui qui l’était pas Bill Murray…
… et pourtant, Somewhere ne m’a pas fait flirter avec l’ennui, comme l’avait fait Lost In Translation. Certes, la trame narrative est tout aussi légère, pour ne pas dire inexistante. On est là face à un instantané d’une vie sans vrai début, ni fin. Le dernier plan nous offre certes une chute, mais pas vraiment de dénouement. Il n’y pas non plus de message. Ce film ne dénonce rien, ce n’est pas un brûlot contre la vacuité d’Hollywood ou la superficialité de la célébrité. Du coup, on retrouve cette impression de creux que donne souvent les films de Sofia Coppola.
Si j’ai eu l’air de dire du mal de Stephen Dorff plus haut dans cette critique, je m’en excuse auprès de lui, car ce n’était pas mon intention. Simplement, n’est pas Bill Murray qui veut. Il tient là son premier grand rôle au cinéma (à la télévision, on a pu le voir en tête d’affiche de la série XIII) et s’en sort remarquablement dans un rôle pas facile du tout. A ces côtés, la très jeune Elle Fanning, qu’on avait déjà pu voir dans Babel ou l’Etrange Histoire de Benjamin Button nous livre une prestation très prometteuse, même s’il faut toujours être prudent avec les acteurs de cet âge.
Fiche technique :
Production : American Zoetrope, Focus Features
Distribution : Pathé
Réalisation : Sofia Coppola
Scénario : Sofia Coppola
Montage : Sarah Flack
Photo : Harris Savides
Décors : Anne Ross
Musique : Phoenix
Durée : 98 mn
Casting :
Stephen Dorff : Johnny Marco
Elle Fanning : Cléo
Chris Pontius : Sammy
Benicio Del Toro : une célébrité
Karissa Shannon : Cindy
Kristina Shannon : Bambi
Philip Pavel : Phil