INSIDIOUS : Les 102 minutes où j’ai flippé ma race !

insidiousafficheJe dois l’avouer, je déteste les films d’horreur… C’est pour ça que j’aime bien en voir un de temps en temps. Bah oui, avoir peur et passer la moitié du film à cacher l’écran avec sa main (oui, je sais, je suis un vraie chochotte), pourrait constituer une activité purement désagréable. Mais comme en moi, comme en chaque être humain, il y a un masochiste qui sommeille, j’ai été voir Insidious. Et je n’ai pas été déçu du voyage.

Josh, Renai et leurs trois enfants viennent d’emménager dans une nouvelle maison, qui possède notamment un vieux grenier un peu inquiétant. Leur fils aîné s’y aventure un jour, fait une mauvaise chute visiblement anodine. Mais une fois endormi, il ne se réveille pas et se retrouve plonger dans un coma que les médecins ne s’expliquent pas. Les parents sont bouleversés. Ils le seront encore plus quand de phénomènes de plus en plus inquiétants commencent à se produire dans la maison.

Insidious est un film qui repose sur des ficelles archi-éculées. Une vieille maison, des bruits étranges, une présence qui se fait sentir, une musique qui nous fait comprendre qu’il a sûrement un fantôme dans le placard qu’elle s’apprête à ouvrir. Alors non, Renai, ne l’ouvre pas !!! Aaaaaaaaaaaaah… Ah bah non, finalement il n’y a que des vêtements dedans… Bref, le bon vieux mythe de la maison hantée qui effraie petits et grands depuis longtemps. Mais ce film est la preuve que ça marche encore et encore.

La réussite d’Insidious est difficile à expliquer, si ce n’est par le talent de James Wan, réalisateur notamment du premier Saw, le seul qui ressemble à quelque chose. Un sens du timing, une porte qui claque au bon moment, la musique qui démarre quand il le faut, la tension qui monte, le truc qui fait peur qui apparaît d’un coup alors qu’on ne s’y attendait plus… Bref encore une fois, rien de révolutionnaire, mais terriblement efficace pour provoquer l’anxiété du spectateur, qui se trouve totalement à la merci du cinéaste. Je ne peux que l’admettre, je n’ai pas arrêté de flipper et d’être tendu comme un string du début à la fin. J’ai déjà largement eu aussi peur au cinéma, mais aussi longtemps, de manière aussi constante, je ne m’en souviens pas…

Et la plus grande force d’Insidious est d’arriver à nous surprendre après une bonne moité de film aussi classique. Dans sa seconde partie, il prend un ton inattendu, mais qui n’apaise que très peu la tension. D’un film de maison hantée, il devient un méli-mélo de tout ce qui peut nous faire peur. Du coup, le spectacle est plus grand-guignolesque, mais je mentirai en vous disant que ça m’a permis de me détendre. Le scénario est sans doute au final infiniment moins intéressant que celui d’un Esther notamment. Il lui manque sûrement de vraies scènes d’anthologie qu’on pourrait se passer encore et encore avec le même effroi. Mais en termes d’intensité sur un peu plus d’une heure et demi, ce film reste inégalable.

On saluera ici la musique composé par Joseph Bishara, qui n’avait pour l’instant travaillé que sur des films d’horreur de 8ème zone. Il s’agit d’un élément indispensable pour créer tension et inquiétude et on ne peut parler de la réussite d’un tel film en oubliant de mentionner sa qualité. Il n’y a pas là non plus un vrai morceau d’anthologie vraiment mémorable, mais sur la durée, la musique remplit toujours son rôle avec brio.

insidiousL’interprétation est par contre plus anodine. Rose Byrne est une sympathique actrice de série (Damages), mais que ce soit ici ou dans X-Men, le Commencement, elle ne brille pas d’un charisme particulier sur grand écran. A ses côtés, Patrick Wilson nous livre une performance solide et professionnelle, à laquelle il nous a habituée lors des dizaines de seconds rôles qu’il a pu interprété.

Insidious est donc un petit bijou de tension et de terreur. Il n’a rien de gore (je ne sais même pas si on voit une seule goutte de sang), mais arrive de la première à la dernière seconde à maintenir une chaire de poule constante chez le spectateur. Et comme il est justement venu chercher cela, il ne peut être que ravi.

Fiche technique :
Production : Jason Blum, Steven Schneider, Oren Peli
Distribution : Wild Bunch
Réalisation : James Wan
Scénario : Leigh Whannell
Montage : James Wan, Kirk Morri
Photo : John R. Leonneti ASC, David M. Brewer
Décors : Aaron Sims
Musique : Joseph Bishara
Effets spéciaux : Bart Dion
Maquillage : Eleanor Sabaduquia
Durée : 102 mn

Casting :
Patrick Wilson : Josh Lambert
Rose Byrne : Renai Lambert
Lyn Shaye : Elise Rainier
Barbara Hershey : Lorraine Lambert
Andrew Astor : Foster Lambert
Angus Sampson : Tucker

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