Décidemment, le cinéma français vole de succès en succès en cette fin d’année 2011. Alors que l’on pensait avoir atteint des sommets au box-office avec The Artist, voilà que Intouchables vient tout balayer sur son passage avec un succès populaire aussi fulgurant qu’inattendu. Une bonne nouvelle pour le 7ème art hexagonal et une nouvelle preuve que le public fait ses propres choix et il est parfois difficile de les expliquer. Enfin, dans le cas qui nous intéresse ici, les qualités du film constituent la première des explications.
Tout d’abord, le message qu’il délivre est simple, clair et extrêmement positif. Le film possède une formidable capacité à emporter l’adhésion du spectateur qui ne demande qu’à croire qu’à cette histoire presque trop belle pour être vraie (même si elle est largement). Le tout est porté par un humour efficace qui permet au film d’échapper totalement au misérabilisme. « Les jeunes de banlieue n’ont aucune pitié ! » « C’est justement pour ça que je l’ai embauché », citation approximative, mais qui résume très bien l’esprit de ce film.
Il ne faut voir dans Les Intouchables qu’une comédie. Une comédie incroyablement intelligente, qui possède un vrai fond, qui délivre un message fort et percutant, mais une comédie avant tout. Car le film possède par ailleurs certaines limites. Le personnage de Driss notamment passe du statut jeune braqueur de banlieue à celui de bisounours de manière un peu trop immédiate pour être tout à fait crédible. Il manque sûrement d’une certaine ambiguïté, son parcours n’est sans doute pas assez jalonné de doute pour donner à ce film une autre dimension sociale et une profondeur supplémentaire. Mais l’équilibre du scénario en aurait été profondément bouleversé, le film aurait été tout autre et son succès sûrement moindre. Et le message qu’il délivre sûrement moins entendu…
Intouchables connaît donc un succès peut-être irrationnel, mais sûrement pas immérité. Une comédie aussi drôle qui parle avec autant d’intelligence de sujet aussi grave, voilà le tour de force réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache. Un vrai rayon de soleil dans la morosité ambiante.
Production : Quad productions, Gaumont, TF1 Films productions, Chaocorp, Ten Films
Distribution : Gaumont distribution
Réalisation : Eric Toledano, Olivier Nakache
Scénario : Eric Toledano, Olivier Nakache, d’après une histoire vraie
Montage : Dorian Rigal-Ansous
Photo : Mathieu Vadepied
Décors : François Emmanuelli
Musique : Ludovico Einaudi
Durée : 112 mn
Casting :
François Cluzet : Philippe
Omar Sy : Driss
Anne Le Ny : Yvonne
Audrey Fleurot : Magalie
Clothilde Mollet : Marcelle
Cyril Mendy : Adama
Grégoire Oestermann : Antoine