UNE VIE MEILLEURE : Pour le meilleur et le moins bon

uneviemeilleureafficheLa crise semble être devenu la dernière source d’inspiration des cinéastes. Si cela avait déjà été le cas l’année dernière de l’autre côté de l’Atlantique, avec notamment The Company Men, cette tendance arrive en force dans notre beau pays avec deux films cette semaine : Louise Wimmer (qui ne se joue pas dans les cinémas les plus près de chez moi malheureusement) et donc Une Vie Meilleur, objet de cette critique. Un film porté par un vrai scénario, mais qui souffre aussi de nombreux défauts.

Yann et Nadia s’aiment et rêvent de l’avenir. Ils finissent par acheter une maison au bord d’un lac avec l’espoir d’y ouvrir un restaurant. Mais sans argent, ils se couvrent de dettes et doivent faire face à des contraintes administratives qui les plongent vite en plein cauchemar financer. Du coup, Nadia est obligée d’accepter un emploi au Canada et part en laissant à son compagnon son fils âgé de dix ans. Une situation provisoire, mais qui laisse Yann seul face à ses difficultés et ses espoirs brisés.

Une Vie Meilleure est donc un film au scénario très solide et consistant. Il y a un vrai effort de narration, avec de multiples rebondissements et péripéties. On n’est donc loin du cinéma contemplatif et pseudo-psychologique que l’on pouvait craindre. Ce n’est pas un film sur les sentiments, mais une véritable histoire avec un début et… Bon, je reviendrai là-dessus…

Le soucis est que parfois, tout cela est un peu gros pour être crédible. Si pour Mission Impossible et un James Bond, on se moque bien du réalisme, pour une histoire avec un tel fond social, cela devient nettement plus embêtant. Certes, de nombreuses personnes semblent destinées à prendre systématiquement les mauvais décisions. Simplement, il arrive à un moment où cela fait perdre son statut de victime au profit de celui de coupable de ses propres ennuis. Certes, Yann est sympathique, plein d’une énergie et d’une ténacité qu’on aimerait voir récompenser, mais très vite, les ficelles deviennent trop grosses et on a vraiment le sentiment qu’il s’enfonce lui-même la tête sous l’eau…sinon il n’y aurait pas de film ! Du coup, l’attachement au personnage se dilue un peu et par la même occasion l’intérêt que l’on porte au film.

L’autre problème de Une Vie Meilleure est l’absence d’un réel dénouement. Le plan final laisse songeur et on voit mal en quoi il apporte la moindre conclusion à cette histoire. Certes, un film n’est pas une dissertation philosophique et je suis même le premier à l’affirmer. Mais tout de même, on sent bien que Cédric Kahn cherche à mettre du sens dans son film, mais n’y parvient qu’à moitié. Cela laisse un goût d’inachevé, alors que les dernières minutes nous avaient apporté les seuls vrais moments d’émotion et presque réconciliés avec les personnages.

uneviemeilleureTout comme le scénario, la réalisation de Cédric Kahn fait d’Une Vie Meilleure un film dynamique. Certes, il y a quelques longueurs, mais c’est parce que l’intrigue parfois en rond, pas parce qu’elle s’éternise au même point. De même, le montage est plutôt nerveux, avec des scènes généralement assez courtes. Ce sont de vraies qualités cinématographiques, mais qui font naître de vrais regrets par rapport au fond qui n’est pas tout à fait au niveau.

Une Vie Meilleure nous propose un beau trio de comédiens. Guillaume Canet occupe une place prépondérante dans ce film et nous offre un nouvel aperçu de l’étendu de son talent. Il porte véritablement le film sur ses épaules et on ne pourra lui reprocher ses faiblesses. A ses côtés, Leila Bekhti est toujours aussi belle et gagne encore en maturité. Si elle est moins présente que son compagnon, elle s’acquitte toujours avec un grand talent de ses passages à l’écran. Enfin, le jeune Slimane Khettabi nous offre un très beau rôle enfantin, surtout que celui-là n’est pas toujours facile.

Au final, Une Vie Meilleure n’est pas un film raté, mais un film mal maîtrisé où la volonté de bien faire de Cédric Kahn ne lui a pas permis d’être réellement convaincant.

 
Fiche technique :
Production : Les films du lendemain, Maia Cinéma, Cinémaginaire
Distribution : Mars distribution
Réalisation : Cédric Kahn
Scénario : Cédric Kahn, Catherine Paillé
Montage : Simon jacquet
Photo : Pascal Marti
Décors : Patrick Gilbert
Musique : Akido
Durée : 110 mn
 
Casting :
Guillaume Canet : Yann
Leïla Bekhti : Nadia
Slimane Khettabi : Slimane
Nicolas Abraham : L’entrepreneur
François Favrat : le banquier
Brigitte Sy : la femme qui so’ccupe de surendettement

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