Le racisme est un fléau dans le sport, tout le monde pourra en convenir. Que ce soit sur le terrain et dans les tribunes, l’adrénaline ambiante a tendance à pousser aux pires comportements humains. Ces déviances doivent évidemment être combattues et espérons que dans quelques années, plus aucun cris de singe ou symbole nazi n’aura sa place en tribune.
Mais le racisme sert parfois aussi d’excuse à ceux qui n’ont pas l’honnêteté intellectuelle d’assumer leurs actes et leurs conséquences, ou tout simplement d’accepter la défaite. Sans parler même de sanction. Le sport français nous a malheureusement offert deux beaux exemples de complexe de persécution très mal placé. D’un côté, Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon (rugby) qui trouve insupportable qu’on lui reproche de parler de sodomie quand il revient sur l’arbitrage d’un des matchs où son équipe a perdu. De l’autre, les dirigeants du Sporting Club de Bastia (football) qui crie au racisme anti-corse, alors que c’est le seul déplacement où une équipe de Ligue 2 peut raisonnablement craindre de voir son bus caillasser.
Le complexe de persécution est évidemment un phénomène beaucoup plus large dans le sport. Le complot venu de Paris est un grand classique. Chaque club au budget modeste va toujours se retrancher derrière l’indémodable « on dérange » dès qu’une décision arbitrale leur sera contraire. Depuis que l’homme joue, l’humanité connaît des mauvais perdants. Mais parfois, ces derniers se retranchent derrière des arguments parfois simplement ridicules, parfois réellement déplacés.
Ni Toulon, ni Bastia ne sont victimes d’un quelconque acharnement. Si ce n’est celui de leurs dirigeants à se couvrir de ridicule et à mériter au final le mépris qu’il dénonce.