
Anne, journaliste pour un magazine féminin, enquête sur les étudiantes qui se prostituent pour financer leur cursus et leur logement. Elle rencontre Alicja et Charlotte qui vont se dévoiler de manière très crue, tandis qu’à la maison son couple bat de l’aile. Ces échanges vont la bouleverser et remettre en cause sa propre existence.
Il y a tellement de choses à redire à Elles qu’on ne sait par où commencer. Bon, globalement, si je devais résumer le message de ce film en une phrase, ça serait : il vaut mieux être une pute épanouie qu’une bourgeoise frustrée… Je caricature un peu, mais à peine. La vision donnée par ce film de la prostitution laisse pantois. Bon certes, on reste dans un contexte bien particulier, mais le film semble nier tout caractère traumatisant à cette situation. Bien sûr, on a droit à une petite scène de violence pour montrer que ce n’est quand même pas un métier sans risque, mais ça sonne presque comme un alibis.
A côté de ça, Elles nous narre les états d’âme de cette journaliste de renom, mais franchement… on en a absolument rien à faire. Son grand fils sèche le cours, olalala quelle horreur ! Bon, le but doit être de créer un contraste entre les quotidiens des différents personnages, mais en passant tant de temps sur celui qui n’a justement rien de passionnant, on plonge très vite le spectateur dans l’ennui le plus profond. Globalement, aucun personnage ne fonctionne dans ce film, ce qui finit d’achever toute parcelle d’intérêt dans le propos.
Mais si le fond est désastreux, que dire de la forme ? Là, on touche le fond justement, ce n’est pas peu dire. Elles est un film extrêmement cru, ce n’est pas peu dire non plus. Il est d’ailleurs interdit au moins de 12 ans. Je ne me rappelle pas avoir jamais vu de « golden shower » au cinéma. Bon là, je sais, vous êtes quelques uns à vous demander ce que c’est, mais ne voulant pas choquer les âmes les plus sensibles, je ne l’expliquerai pas ici. Le contenu sexuellement explicite aurait pu avoir un intérêt s’il était au service de quelque chose, mais il n’en est rien. Il est juste là pour masquer un vide abyssal et un propos qui n’en n’est pas un.

On est presque peiné de citer les acteurs qui ont participé à ce naufrage. La pauvre Juliette Binoche ne pouvait pas grand chose pour sauver son personnage et sombre gentiment avec lui. Par contre, on retiendra tout de même comme seul et unique motif de satisfaction les performances des deux jeunes filles, incarnées par Anaïs Demoustier et Joanna Kulig.
Fiche technique :
Distribution : Haut et Court
Réalisation : Malgorzata Szumowska
Scénario : Malgorzata Szumowska, Tine Byrckel
Montage : Françoise Tourmen, Jacek Drosio
Photo : Michal Englert
Son : André Rigaut
Musique : Pawel Mykietyn
Costumes : Katarzyna Lewinska
Durée : 96 mn
Anaïs Demoustier : Charlotte
Joanna Kulig : Alicja
Louis-Do Lencquesaing : Patrick
Ali Marhyar : Saïd
François Civil : Florent