
Au 18ème siècle, Barnabas Collins est l’héritier d’une famille qui a vu toute une ville se bâtir tout autour de leur pêcherie. Cependant, il commet l’erreur de briser le cœur d’une servante, sorcière à ses heures perdues. Elle provoque la mort des parents de Barnabas, pousse sa fiancée au suicide et surtout le transforme en vampire avant de l’enfermer dans un cercueil, histoire de prolonger ses tourments. Mais 200 ans plus tard, des travaux routiers vont libérer le vampire assoiffée.
Pendant les deux tiers de Dark Shadows, on est quelque peu surpris par son aspect très pure comédie. Certes l’humour a toujours été très présent dans l’œuvre de Tim Burton. Mais il était souvent au 2ème, voire au 3ème degré, véhiculé essentiellement par une forme d’ironie. Là, il est beaucoup plus direct, proche de l’humour Scoobidoo si j’ai envie d’être un peu méchant. Parce qu’il faut bien avouer que ça fonctionne, mais assez mollement. Tout comme le scénario en fait.
Dark Shadows est en fait un film relativement paresseux. Tim Burton fait ce qu’il fait le mieux, frôle presque l’auto-parodie, mais sans forcément se fouler ! C’est sympa, mais très très loin des grands chef d’œuvres du réalisateur. L’histoire n’est pas non plus d’un intérêt fabuleux, les personnages sympathiques, mais guère enthousiasmants. Le tout manque quelque peu de rythme et si on ne s’ennuie pas, on ne trépigne pas non plus sur son siège.
Heureusement, le dernier tiers du film relève nettement le niveau. On retrouver le souffle épique que Tim Burton arrive si bien à insuffler dans ses films. On n’est pas tout à fait au niveau de Sleepy Hollow, mais au moins, on entre enfin totalement dans Dark Shadows. Ca s’anime nettement plus et emmène l’intrigue à un point qu’on aurait du atteindre beaucoup plus tôt. En effet, le film est quand même largement ralenti par des scènes ou péripéties inutiles, comme ce bal qui n’a d’autre intérêt que de voir le vrai Alice Cooper chanter en live.
Visuellement, Dark Shadows nous propose un univers connu de tous les fans de Tim Burton. Là encore, le réalisateur n’a pas vraiment cherché à innover ou à surprendre. Ce n’est pas forcément un problème en soi, mais cet aspect n’apporte du coup pas vraiment un plus, susceptible d’effacer totalement les défauts cités précédemment. Enfin tout cela reste très relatif, car dans l’absolu, ce film reste quand même très abouti visuellement.

Dark Shadows reste incontestablement un bon film sympathique et divertissant. Mais le problème avec le génie, c’est qu’il rend les fans exigeants. Et Tim Burton n’a pas tout à fait répondu à toutes nos exigences avec ce film.
Fiche technique :
Production : Warner Bros., Village Roadshow Pictures, San Curtis prod., The Zanuck Cy, GK Films, Infinitum Nihil, Tim Burton
Distribution : Warner Bros Entertainment France
Réalisation : Tim Burton
Scénario : Seth Grahame-Smith, d’après la série TV de Dan Curtis
Montage : Chris Lebenzon
Photo : Bruno Delbonnel
Décors : Rick Heinrichs
Musique : Danny Elfman
Durée : 113 mn
Casting :
Johnny Depp : Barnabas Collins
Michelle Pfeiffer : Elizabeth Collins Stoddard
Helena Bonham-Carter : Dr Julia Hoffman
Eva Green : Angelique Bouchard
Jackie Earle Haley : Willie Loomis
Jonny Lee Miller : Roger Collins
Chloë Grace Moretz : Carolyn Stoddard
Bella Heathcote : Victoria Winters, Josette DuPres
Christopher Lee : Clarney