15 JOURS DE BONHEUR

JO2012Si j’ai commencé à m’intéresser au sport avec la Coupe du Monde 1990, quelque chose a définitivement changé dans ma vie lors de l’été 1992. Une flamme s’est allumée dans mes yeux lors de la Cérémonie d’Ouverture des Jeux de Barcelone pour ne jamais s’éteindre. Un moment de pur magie qui fait naître une passion pour la vie. Jamais je n’oublierai l’allumage de la vasque par un archer qui a provoqué comme un coup de foudre. Un amour qui a grandi chaque jour un peu plus pendant cette quinzaine de pur bonheur. Je pourrais lister un nombre incalculable de moments restés gravés dans ma mémoire.

Du coup, tous les quatre ans, j’espère revivre ces mêmes émotions. Bien sûr, j’ai peut-être perdu un peu de mon enthousiasme enfantin, mais je suis encore capable de me réveiller à 3h du matin pour voir une finale de natation, comme lors des Jeux de Pékin. Les Jeux Olympiques restent pour moi un rendez-vous incontournable que j’attends toujours avec impatience des mois à l’avance. Ceux de Londres n’échappent évidemment pas à la règle.

Pourtant, je garde encore bien en mémoire le jour funeste de leur attribution où, en tout objectivité, Paris s’est fait tout simplement voler, pêchant par naïveté, alors qu’elle brillait par sa compétence et la qualité de son projet. Alors j’avoue qu’hier, je l’avais parfois un peu mauvaise, en voyant cette Reine d’Angleterre, incapable de cacher le profond ennui dans lequel elle était plongée. Mais bon, le spectacle proposé par Danny Boyle m’a émerveillé et je compte bien profiter de la compétition avec la plus grande passion !

Mais au-delà du sport, la Cérémonie d’Ouverture de ces Jeux Olympiques a été aussi un vrai moment d’émotion par sa dimension « politique ». On peut trouver l’image surfaite, mais voir toute l’humanité, toutes les nations rassemblées a quelque chose de profondément émouvant. Les sourires sur tous ces visages, tous ces costumes aussi variés que le sont les cultures humaines rendent vivant l’idéal olympique de fraternité et de concorde.

Ces Jeux Olympiques marquent aussi un tournant dans l’histoire du mouvement olympique. Pendant longtemps, ce dernier a été esclave de diverses revendications politiques, parfois jusqu’au drame, comme à Munich il y a quarante ans. Mais cette fois-ci, c’est lui qui s’est servi de sa puissance pour soutenir une grande cause. En menaçant les pays récalcitrants d’exclusion s’ils n’envoyaient pas des athlètes femmes aux JO, il a osé affirmer que certaines choses n’étaient pas négociables. La piqure de rappel dans le discours de Jacques Rogge a constitué un signe fort et presque étonnant, car on a rarement connu le CIO aussi volontariste dans ce domaine.

Quel bonheur de voir la délégation irakienne conduite par une femme à la tête nue ! D’autant plus que cette cérémonie est venue quelques semaines après la décision controversée de la FIFA d’autoriser les footballeuses à jouer la tête couverte. Cela nous rappelle la difficulté de trouver la bonne attitude face à ces questions. Vaut-il mieux se montrer intransigeant ou bien être plus souple et permettre à des femmes de participer à des compétitions hors de leur pays dont elles auraient été privées sans cela ? Bien sûr, on pourrait rêver qu’une athlète saoudienne, soumise à des restrictions inacceptables, se révolte sous les caméras du monde entier. Mais on sait qu’en retour, cela renforcerait les interdictions auxquelles sont soumises les femmes saoudiennes dans leur pays.

Je vais savourer chaque seconde de ces Jeux Olympiques londoniens ! 15 jours de pur bonheur et d’émotion ! Et, parce que j’assume mon chauvinisme, quelques belles médailles françaises.

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