LE TENNIS BIEN A SA PLACE

LlodraTsongaEvidemment, il serait de mauvais ton de cracher dans la soupe après les deux médailles du jour, mais à chaque JO revient toujours le même débat : le tennis a-t-il sa place aux Jeux ? Il en a été absent pendant de près de 60 ans et son retour au programme depuis 1988 s’est longtemps fait dans un relatif anonymat. Dans ce débat, je prendrai une position claire et nette. Pour moi la question est clairement oui !

Un des principaux critères pour qu’un sport ait droit de figurer au programme olympique est son universalité. Or le tennis est un sport pratiqué partout dans le monde. Certes, il compte peu de champions venus d’Afrique ou d’Asie, mais si on bouche le bouchon aussi loin, seul l’athlétisme serait autorisé. Et encore, si on le découpe épreuve par épreuve, cela n’est même plus vrai. L’autre argument qui veut que le tennis est déjà extrêmement médiatisé en dehors des Jeux est pour moi complètement idiot. Pourquoi les JO seraient-ils seulement l’addition de disciplines qui n’intéressent personne le reste du temps ?

Pendant longtemps, on pouvait certes arguer que l’épreuve n’intéressait guère les cadors de la discipline. Malgré toute l’affection que j’ai pour Marc Rosset ou Nicola Massu, il faut bien avouer que ce n’étaient pas des joueurs qu’on imaginait voir gagner un tournoi du Grand Chelem. Mais depuis deux Olympiades, la situation a bien évolué. Le dernier carré du Tournoi de Londres est là pour le prouver, tout comme le désarroi de Rafael Nadal à l’annonce de son forfait, qui l’a également privé de l’honneur d’être porte drapeau.

Si le tennis n’a pas sa place aux Jeux, que dire d’autres sports présents au programme depuis longtemps ? L’exemple le plus parlant est le handball, que l’on imaginerait mal voir quitter les JO. Pourtant, il ne concerne qu’un nombre très limité de nations, quasiment toutes européennes (c’est certes un peu moins vrai pour le handball féminin). Quant à la présence des stars, elle est acquise partout, comme en cyclisme. Qui imaginerait le cyclisme proposer une course espoir comme c’était encore le cas à Barcelone en 1992 ? Qui voudrait revoir débarquer une équipe américaine de basket composée de joueurs universitaires ?

En fait, le seul sport qui reste dans une situation rendant sa présence discutable est le football masculin. Proposer une compétition entre équipes espoir, renforcées par trois joueurs plus âgés est un peu ridicule et prive ce tournoi de tout intérêt, à part pour les nations engagées. Voilà donc le premier sport que j’éliminerai du programme, tout en gardant bien sur le tournoi féminin.

L’arrivée au programme en 2016 du rugby (même si c’est à 7) et du golf va encore faire couler beaucoup d’encre. Personnellement, je suis extrêmement favorable à l’arrivé de tous les grands sports, même si dans le cadre du rugby, on peut franchement discuter de son universalité. Les JO ne sont pas un lot de consolation pour des sports comme le trampoline, la GRS ou le BMX, que l’on regarde un œil amusé, pour ne pas dire condescendant. C’est là que s’écrit la légende du sport universel, sûrement le seul moment où se construit réellement une identité culturelle commune à toute l’humanité.

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