COGAN : KILLING THEM SOFTLY : Pâle copie

coganafficheOn peut être considéré comme un grand réalisateur lorsque l’on devient une source d’inspiration pour les autres. Si on suit cette définition, alors Quentin Tarantino est un immense réalisateur. Bon, de mon point de vue, quelque soit la définition choisie, on pourrait de toute façon lui coller ce qualificatif. Mais là n’est pas le débat. Je suis ici pour vous parler de Cogan : Killing Them Softly, largement inspiré du cinéma de l’auteur de Pulp Fiction. Largement, si ce n’est trop ?

Trois truands décident de monter le braquage d’une salle de jeux appartenant à la mafia. Mais leur manque de professionnalisme va vite conduire l’organisation criminelle à connaître leur identité. Elle charge alors Cogan d’éliminer les trois fautifs et le tenancier du tripot. Il tente d’abord de sous-traiter de le contrat, avant de devoir se résigner à œuvrer lui-même.

Le premier problème de Cogan : Killing Them Softly est qu’il ne fait pas que s’inspirer de Quentin Tarantino. Andrew Dominic, qu’on avait connu plus inspiré dans l’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, copie, imite, plagie… Bref, il essaye de faire du Tarantino dans chaque millimètre carrée de pellicule. Le problème est qu’Andrew Dominic n’est pas Quentin Tarantino, alors le résultat est beaucoup moins bon que l’original, sans avoir la moindre parcelle de personnalité propre. Bref, cela manque franchement d’intérêt.

Le second problème, qui vient amplifier le premier, vient d’un scénario tellement minimaliste qu’on ne voit pas vraiment en quoi il est censé allumer chez le spectateur la moindre lueur d’intérêt. Le synopsis que je vous ai livré résume 80% de Cogan : Killing Them Soflty. Les 20% restants consistent en l’assassinat de quatre pauvres types par un professionnel efficace. Bonjour le suspense ! Evidemment, Andrew Dominic pensait nous charmer par ses longs dialogues, ce qui font le charme du cinéma de Tarantino… quand Tarantino est derrière la caméra.

Il ne reste plus qu’à Cogan : Killing Them Softly sa réalisation. Adrew Dominic garde quand même un sens de l’image de la composition aiguisé. Il nous livre donc un beau film, au-delà de son manque total d’intérêt. Evidemment, c’est loin d’être suffisant pour empêcher le spectateur de s’ennuyer ferme en attendant que le film commence vraiment, ce qui n’arrive malheureusement jamais. Le plaisir des yeux certes,  mais si on s’assoupit, on n’en profite guère…

coganIl est vrai qu’il est toujours injuste de faire la critique d’une œuvre en la comparant à une autre, surtout quand cette dernière est un pure chef d’œuvre. Mais Cogan : Killing Them Softly rappelle vraiment trop le cinéma de Tarantino pour que je puisse l’éviter. Le problème, c’est que dans le cinéma de ce dernier, les longues discutions sont suivies de moments de bruit et de fureur et tout l’intérêt est dans le contraste entre ces deux ambiances qui se succèdent soudainement. Ici, il n’y a rien qui succède au bavardage, sinon un total désintérêt.

Adrew Dominic a gâché un très beau casting avec comme tête d’affiche Brad Pitt. Ce dernier éclabousse Cogan : Killing Them Softly de sa classe, mais ce n’est pas suffisant pour le sauver. On appréciera également l’apparition de John Goodman en tueur décadent et celle du trop rare Ray Llota, qui ne se remettra visiblement jamais tout à fait de son rôle dans les Affranchis. Un mot enfin sur Richard Jenkins, éternel second rôle hollywoodien, mais je trouve toujours génial.

Cogan : Killing Them Soflty est donc une pâle copie de Tarantino, confirmant l’adage qui veut que rien ne vaut jamais l’original.

Fiche technique :
Production : Inferno, Annapurna Pictures, 1984 Private Defense, Plan B, Chockstone Pictures
Réalisation : Andrew Dominik
Scénario : Andrew Dominik, d’après le roman de George V. Higgins
Montage : Brian A. Kates
Photo : Greig Fraser
Décors : Patricia Norris
Distribution : Metropolitan FilmExport
Durée : 98 min

Casting :
Brad Pitt : Jackie
Scoot McNairy : Frankie
Ben Mendelsohn : Russell
James Gandolfini : Mickey
Richard Jenkins : le médiateur
Ray Liotta : Markie Trattman
Sam Shepard : Dillon
Vincent Curatola : Johnny Amato

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