DE L’AUTRE COTE DU PERIPH’ : Du mauvais côté de la caricature

delautrecoteduperiphafficheS’inspirer de choses qui ont marché ressemble à une démarche plutôt intelligente et sensée. Mais en termes de création artistique, quand cela se voit un peu trop, cela peut devenir quelque peu embêtant. Et qu’est ce qui a mieux marché qu’Intouchables ? On pouvait donc s’attendre à l’arrivée de films marchant sur ses traces. C’est le cas de De l’Autre Côté du Périph’, une comédie policière, où on retrouve Omar Sy… qui n’aura certainement pas le César du Meilleur Acteur pour ce rôle.

A côté du corps sans vie de Christine Chaligny, femme du Président du MEDEF, deux flics que tout sépare. D’un côté, François Monge, de la brigade criminelle de Paris. De l’autre, Ousmane Dakhité de la brigade financière de Bobigny. Les deux hommes vont devoir cohabiter et mener l’enquête ensemble. Pour le meilleur et pour le pire.

Certes, cette fois-ci, pas d’histoire de handicap, mais centrer un film sur le choc des cultures entre le Parisien caricatural et le banlieusard qui ne l’est pas moins, avec Omar Sy en vedette, avouez qu’il est difficile de ne pas faire le parallèle. Malheureusement, il n’est pas en faveur de De l’Autre Côté du Périph’. Mais même au-delà de la comparaison, il serait difficile de s’enthousiasmer pour cette comédie inégale et parfois bancale.

Jouer sur le contraste entre deux clichés est un ressort comique classique et on peut comprendre que l’on amplifie quelque peu les différences pour les besoins de la cause. Mais il faut alors que le résultat soit vraiment irréprochable, vraiment très drôle, pour que l’on oublie la grosse ficelle. De l’Autre Côté du Périph’ alterne le très amusant avec le franchement lourdingue et facile, sans jamais passer par la case hilarant. Je serais injuste si je disais que j’ai passé un mauvais moment et que je n’ai jamais ri, mais on a tellement fait mieux dans le genre que je ne peux le conseiller que pour une soirée télévisée pluvieuse.

Etant banlieusard d’une banlieue qui ne ressemble pas vraiment à une banlieue, en tout cas pas celle décrite dans De l’Autre Côté du Périph’, j’ai bien du mal à trancher pour dire quel est le côté du boulevard est le mieux décrit. Le flic de Bobigny nous apparaît plus sympathique que le hautain Parisien, mais il possède aussi ses mauvais côtés. Du coup, les reproches que lui adressent son collègue, même exprimés de manière assez méprisante, sont souvent mérités. Bref, tout ça m’a empêché d’adorer ces personnages, même s’ils se révèlent bien sûr beaucoup plus « aimables » sur la fin, et au final d’adorer le film dans son ensemble.

delautrecoteduperiphQui dit comédie policière, dit enquête policière. Cet aspect de De l’Autre Côté du Périph’ manque quand même légèrement d’intérêt. Au mieux, il constitue un support à l’humour, mais certainement pas une raison à part entière d’aller voir le film. Certes, on ne va pas voir ce film pour assister à un thriller palpitant, mais ça n’aurait pas gâché le tout de l’enrichir par une intrigue un peu plus épaisse et inattendue de ce côté du scénario.

La performance d’Omar Sy dans De l’Autre Côté du Périph’ est un peu à l’image du film. On a parfois l’impression qu’il se caricature lui-même. On est loin de sa justesse dans Intouchables et il ressemble pour le coup un peu trop à tous ces comiques issus de la télévision qui n’ont jamais su trouver le ton juste sur grand écran. On lui préfèrera Laurent Laffite, pas non plus éblouissant, mais qui est tout de même nettement plus convaincant.

De l’Autre Côté du Périph’ rassemble les éléments pour être une comédie policière vraiment réussie. Malheureusement, il ne l’est au final qu’à moitié.

Fiche technique :
Production : Mars films, Mandarin cinéma, M6 films
Distribution : Mars distribution
Réalisation : David Charhon
Scénario : Julien War, Rémy Four, David Charhon
Montage : Stéphane Pereira
Photo : Alain Duplantier
Décors : Thierry Chavenon
Musique : Ludovic Bource
Durée : 96 mn

Casting :
Omar Sy : Ousmane Diakhaté
Laurent Lafitte : François Monge
Sabrina Ouazani : Yasmine
Lionel Abelanski : Cardinet
Youssef Hajdi : Giovanni / Nabil
Maxime Motte : Van Gogh
André Marcon : Chaligny
Zabou Breitman : Morland
Katia Tchenko : Réjanne

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