Comme il semble chaque jour un peu plus improbable que je devienne George Clooney plus tard dans la vie, je viens de changer d’ambition et de décider de devenir finalement Jean Dujardin. Parce que franchement, à chaque nouveau film, notre star nationale gagne en classe et en charisme. Nouvelle preuve avec Möbius, un polar plutôt bien foutu (je rajouterais pour un film français, si j’étais mauvaise langue), qu’il éclabousse de son talent même s’il ne peut en gommer tous les défauts.
Le scénario de Möbius a pour moi une grande qualité, celle de se concentrer sur l’essentiel. Du suspense et de la tension qui provoquent un vrai intérêt chez le spectateur et qui arrive donc à se passer des rebondissements et des contre-pied à répétition qui sont devenus la norme pour ce genre de film. Une intrigue qu’on pourrait qualifier à l’ancienne et qui nous porte tout au long du film avec beaucoup de plaisir. Il est simplement dommage que tout cela aboutisse à un dénouement à rallonge pas hyper convaincant, avec pour moi quelques incohérences (ou alors quelque chose m’a échappé) qui donne un peu l’impression qu’Eric Rochant ne savait pas trop comment conclure. Cela n’enlève rien par ailleurs à sa très belle réalisation.
Un mot tout de même sur l’autre star de ce film, Cécile de France. Si on connaît son immense talent depuis fort longtemps, on est vraiment heureux de la voir quitter dans Möbius ses habits de femme-enfant pour celle d’une adulte. Elle ne perd rien de son charme bien au contraire. Elle y gagne en assurance et en impact dans son interprétation. Comme une deuxième naissance pour devenir définitivement une très grande actrice.
Möbius est un polar globalement maîtrisé qui nous maintient sous tension tout du long, mais se montre un peu plus hésitant au moment d’achever le chemin.