TOUT MAIS PAS L’INDIFFERENCE !

gillessimonLe tennis français nous propose depuis quelques temps de nouveaux Mousquetaires. Si leur palmarès n’est pas vraiment au niveau de leurs glorieux aînés, si leurs exploits ne sont pas aussi légendaires que ceux de D’Artagnan, ils partagent la particularité d’être trois alors qu’ils sont quatre, ou quatre alors qu’ils sont trois, comme on veut. Le rôle de celui qu’on oublie toujours de compter est occupé par Gilles Simon.

Hier après-midi, à peu près à la même heure, Gilles Simon se qualifiait pour les 8ème de finale, tandis que Gaël Monfils se faisait éliminer. Sur ma boîte mail, j’ai reçu une « alerte info » de l’Express pour m’annoncer la défaite du second. Sur la victoire du premier, rien, pas d’envoi de mail ou de mention dans le message. On peut y voir là un signe de notre masochisme national qui nous pousse à ne mettre en avant que ce qui ne marche pas. On peut surtout considérer que Gilles Simon n’existe pas médiatiquement.

La plus grande qualité de Gilles Simon ne pousse pas à la reconnaissance, en particulier dans notre pays. Il est régulier, caractéristique rare chez nos sportifs. Sa présence continue depuis plusieurs années dans les quinze premiers mondiaux devraient faire de lui un champion reconnu comme ont pu l’être en leur temps un Fabrice Santoro ou un Arnaud Boetsch, qui n’ont pourtant jamais eu cette constance à un tel niveau. Mais jouer régulièrement des quarts de finale tout au long de l’année ne permet pas de faire la une de l’actualité sportive, contrairement aux coups d’éclat en Grand Chelem ou en Coupe Davis, compétitions où il n’a jamais signé de performance d’exception.

Les raisons de cette indifférence ne tient évidemment pas qu’à ses résultats sportifs. Gilles Simon souffre certes de l’ombre sportive de Jo-Wilfried Tsonga, qui est quand même un cran au-dessus de ses petits camarades tricolores. Mais il a aussi la bonne ou mauvaise idée, comme on veut, de ne jamais faire de vagues médiatiques suite à une consommation de stupéfiants à l’insu de son plein gré. Sa personnalité est aussi moins originale et démonstrative que celle d’un Gaël Monfils, dont le côté gamin un peu rebelle lui donne la cote auprès du public. Bref, il n’est pas un bon client pour les médias, qui mettent avant tout en avant les personnalités formatées pour eux.

Evidemment si Gilles Simon remporte Roland-Garros, il deviendra une immense star. Malheureusement, il n’est pas certain que Roger Federer lui laissera demain mettre en œuvre ce plan média pourtant infaillible.

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