COMME DE BIEN ENTENDU

rafaelnadalBon, comme je n’ai pas eu trop le temps de livrer des billets au fur et à mesure de la quinzaine de Roland Garros, je vais donc vous en proposer un seul sous forme de bilan général. Mais il sera bref, tant la victoire de Nadal a semblé résulter d’une logique inexorable et totalement prévisible. On retiendra donc avant tout de ces deux semaines ce combat épique contre Djokovic en demi-finale. Nous vivions une période comme le tennis n’en a peut-être jamais connu et il faut savourer ces moments proches de la folie douce à leur juste valeur, tant il est incertain de pouvoir les revivre avant longtemps. Une telle conjonction de talents ne va pas forcément se reproduire avant plusieurs décennies.

L’autre fait marquant aura été le parcours de Jo-Wilfried Tsonga. La déception fut à la hauteur de l’espérance. Et nous avons de vraies raisons d’être déçus, car le Français n’a aucune excuse. On ne lui en voudra évidemment pas pour la seule défaite, mais bien pour son attitude, son renoncement, bref la sensation qu’il n’a même pas vraiment essayé. Passer à côté peut arriver, la fébrilité est humaine, mais chez un joueur qui a déjà disputé une finale d’un tournoi du Grand Chelem, qui vivait là sa cinquième demi-finale, la faute devient inexcusable.

Ceci n’enlève rien au fait que la faute soit partagée. Tsonga a subi une pression absolument disproportionnée, reconnaissons-le. Sa victoire contre Federer est apparue comme une sorte d’exploit unique et incroyable. Pourtant, elle n’arrive pas à la cheville du quart de finale entre les mêmes joueurs, à Wimbledon, en 2011, alors que le Suisse n’était pas encore sur une pente aussi déclinante, et qui avait vu, dans une indifférence générale dans notre pays, le Français remonter un handicap de deux sets. Le voir arriver en demi-finale n’aurait dû constituer qu’une normalité. Mais les Français ne voient le tennis que par le prisme de la Roland-Garros (et un peu la Coupe Davis), occultant le reste, ce qui ne laisse qu’une image déformée et extrêmement lacunaire du tennis mondial. La carrière et le parcours pendant la quinzaine de Ferrer faisaient de lui le favori naturel de cette demi-finale et le fait qu’il ne soit pas très médiatique n’autorisait pas tout un pays à penser que Tsonga allait l’emporter facilement, comme on a pu en avoir parfois l’impression.

En tout cas, le parcours de Tsonga aura permis à cette quinzaine d’être de toutes les conversations dans notre pays. Cela ne peut arriver que quinze jours par an. En attendant, le reste du monde attend avec impatience ce qui constitue le vrai centre de la planète tennis… Wimbledon !

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