
Né en Belgique, d’un père américain et d’une mère néerlandaise, rien ne destinait Tony Parker à devenir le phare du sport tricolore. Notre pays sous-estime encore beaucoup (mais un peu moins depuis hier) le talent et la valeur du palmarès du meneur de San Antonio. La faute au décalage horaire qui empêche le grand public d’assister à ses exploits à longueur d’année de l’autre côté de l’Atlantique. Il n’y avait pas de réelle proximité, de relation affective aussi forte qu’elle devrait l’être entre les Français et Tony Parker. Ce titre de champion d’Europe va, espérons-le, combler ce fossé injuste.
Tony Parker a rejoint Michel Platini dans la légende. Si les deux sports sont différents, les deux hommes ont allié l’immensité du talent, l’épaisseur du palmarès avec une faculté à être le leader, l’âme d’une équipe, à la porter plus haut, parfois seul quand les autres n’étaient pas au niveau. Les deux étaient des meneurs de jeu sur et en dehors du terrain, altruiste quand il le fallait, scoreur lorsque c’était nécessaire, sans jamais fuir leurs responsabilités. C’est ce qui pour moi fera toujours la petite différence avec un Zinédine Zidane, parfois trop effacé et surtout qui n’aura jamais autant de but que ce que lui permettait son talent.
Le basket français n’a jamais su profiter de ses succès pour enfin grandir et se développer. Ce titre de champion d’Europe représente une chance historique, surtout que l’équipe féminine a elle aussi conquit les cœurs. Cela passera notamment par la reconnaissance pleine et entière par le grand public de ce que représente Tony Parker pour le sport français. Une reconnaissance qui serait surtout plus que méritée !