Faire un film basé uniquement (ou presque) sur des discussions entre deux hommes est un exercice périlleux. Arnaud Despleschin s’y ai attaqué en adaptant à l’écran le livre de Georges Devereux, Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines). Il a même traversé l’Atlantique pour cela. Pari doublement osé donc… et qu’à moitié réussi.
Pendant une première moitié, Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) fascine. On entre dans l’histoire avec une curiosité avide, portée par le charisme incroyable de Benicio Del Toro, parfaitement secondé par un Matthieu Almaric tout simplement génial. La complémentarité entre les deux acteurs et les deux personnages est parfaite et on attend beaucoup de leurs échanges, impatient de plonger au cœur de cette âme torturée. On ne sait pas ce que l’on va y trouver mais on est justement grisé par cette envie d’être surprise.
Le soucis qu’il ne ressort au final pas grand chose de Jimmy P (Psychothérapie d’un Indien des Plaines). Les dialogues finissent pas s’éterniser et tourner en rond. On ne saisit pas dans quelle mesure il s’agit d’un processus par lequel le malade avance. Du coup, on décroche pour finir par franchement s’ennuyer, puisque l’on est devenu totalement indifférent à des propos dont le sens nous échappe de plus en plus. Puis le film se termine sans que l’on sache trop pourquoi à ce moment-là et pas à un autre.
Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) est donc final décevant, sentiment renforcé par une première heure particulièrement prometteuse.
LA NOTE : 9/20
Benicio Del Toro : Jimmy Picard