Bon, je sais bien que ça ne se fait pas trop de dire du mal d’un mort. A la fois, je ne vais pas vraiment en dire du mal. J’aime beaucoup Alain Resnais. Son imagination, son énergie, son petit grand de folie… Simplement, je n’ai que rarement partagé l’enthousiasme délirant de certains critiques vis-à-vis de ses œuvres. La faute notamment, pour moi, à une direction d’acteurs particulièrement défaillante. C’est bien d’aimer les comédiens, mais ce n’est pas une raison pour les laisser errer dans leur rôle sans cadrage. Une nouvelle preuve avec Aimer, Boire et Chanter. Une dernière preuve…
Aimer, Boire et Chanter nous démontre une nouvelle fois que ce n’est pas parce qu’on manque de moyen financier qu’on ne peut pas proposer une mise en scène originale et créative. Sur la forme, le film est plutôt original, une sorte de Dogville en beaucoup plus coloré. La réalisation arrive à insuffler une certaine énergie dans quelque chose d’assez minimaliste qui aurait pu facilement être statique. Là est vraiment le génie de Alain Resnais.
Malheureusement, Aimer, Boire et Chanter souffre par ailleurs de défauts largement rédhibitoires. Déjà, l’histoire manque juste totalement d’intérêt. Ce faux marivaudage ne passionne pas et les petits détails, comme l’amour d’un des personnages pour les pendules, ne sont jamais vraiment exploités et ne semblent là que pour remplir les grands vides laissés par l’intrigue. Mais le pire reste la performance de certains acteurs. André Dussolier se demande vraiment ce qu’il fait là. Et surtout, Caroline Silhol est tellement mauvaise que chacun de ses apparitions tournent au supplice. Et comme elle est là la moitié du temps…
Bref, la grande histoire d’amour entre Alain Resnais et les acteurs se termine plutôt mal. Mais n’est-ce pas comme ça qu’elles sont censées toutes se terminer ?
LA NOTE : 07/20