LUCY : Sérieusement ?

lucyafficheMon cher Luc… Je sais bien que cela fait quelques temps que tu ne nous pas livré un bon et grand film. Je sais bien que tes oeuvres se sont toujours caractérisées par des idées piquées chez les autres. Je sais bien que ton style de réalisation a toujours été proche de la naïveté, avec des effets qui s’apparentent à des gros sabots. Mais malgré cela, on a adoré passionnément Nikita, Leon et Le Cinquième Element et on espère retrouver ces émotions là en ta compagnie. En regardant la bande-annonce de Lucy, on pouvait un instant espérer qu’elles seraient cette fois-ci au rendez-vous. Mais au final, quelle déception…

Le film nous met très vite dans le bain avec une pseudo-conférence d’un professeur d’université, incarné par Morgan Freeman, qui est aussi crédible que si on m’avait sélectionné pour incarner Nelson Mandela. Parce que ce ne sont pas des phrases qui sortent de sa bouche, mais une série d’inepties totales qui fera mourir de rire tous ceux qui ont écouter plus de cinq minutes leurs profs de science au lycée. C’est juste n’importe quoi, tout ça débité avec le plus grand sérieux, ce qui ne fait évidemment que multiplier le côté ridicule de la scène.

lucyEt si seulement, ça s’arrêtait là… Non, Lucy est ponctué de logorrhées aussi solides scientifiquement qu’un exposé d’un évangéliste extrémiste sur l’Evolution à peu près toutes les cinq minutes. Ce n’est pas une couche, ce n’est pas deux, ce n’est pas trois, c’est un mille-feuille d’envolées lyriques totalement crétines. Très vite, on n’en peut plus, on demande grâce ! Mais pourquoi, Luc ne t’es pas contenté de nous raconter une histoire fantastique sans crédibilité scientifique comme il en existe tant et qui nous incite au rêve souvent ? Pourquoi t’es-tu évertué à souligner encore et encore, avec une application démesurée et sans jamais faire preuve du moindre sens du second degré, à quel point les explications apportées sont profondément risibles. Parfois, les explications sont superflues, car devant ce film, on ne rit pas, on pleure.

Du coup, tous les autres défauts ressortent d’autant plus, puisqu’il est impossible de croire et de mettre ne serait-ce qu’un orteil dans cette histoire. La fin de Lucy rappellera des souvenirs à tous ceux qui ont aimé le Cobaye, film de 1992, au scénario signé par Stephen King, dont beaucoup se sont inspirés, mais sans pratiquer à ce point le copier-coller. On mesure à chaque plan à quel point Luc Besson ne sait jamais faire preuve de subtilité dans sa réalisation. Et puis, faut arrêter avec Eric Serra pour la musique, parce que lui aussi en fait des caisses, donnant à certaines scènes l’allure d’une parodie. Mais une parodie qui se prend à ce point au sérieux est juste insupportable !

LA NOTE : 3/20

Fiche technique :
Production : EuropaCorp, Canal +, Ciné +, TF1 Films Production
Distribution : EuropaCorp
Réalisation : Luc Besson
Scénario : Luc Besson
Montage : Julien Rey
Photo : Thierry Arbogast
Décors : Hugues Tissandier
Musique : Eric Serra
Durée : 89 mn

Casting :
Scarlett Johansson : Lucy
Morgan Freeman : Professeur Norman
Min-sik Choi : Mr. Jang
Amr Waked : Pierre del Rio
Julian Rhind-Tutt : Le limier
Pilou Asbaek : Richard
Analeigh Tipton : Caroline

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