Si on avait encore besoin d’une preuve que, quoiqu’on en dise, il y a quand même des putains de films au Festival de Cannes, voici Léviathan, qui y a reçu le Prix du Scénario cette année. Une récompense amplement méritée que j’approuve totalement. Certes, je serai un poil (mais juste un poil) moins enthousiaste que mes collègues à son sujet, mais il n’en reste pas moins que nous sommes là devant un très bon film.
Comment parler d’un grand scénario sans rien en dévoiler? Car raconter quoique ce soit s’apparenterait évidemment à un crime contre le cinéma. Celui de Léviathan conjugue un fil narratif vraiment prenant et dont on ignore à chaque instant la direction qu’il va prendre l’instant suivant, avec une dénonciation très forte du système et de la corruption qui règnent en Russie. Ces deux aspects sont traités avec un immense talent, une grande intelligence et un vrai sens de l’écriture. Le point de départ s’apparente à un David contre Goliath assez classique, celui d’arrivée… En tout cas, le résultat est réellement remarquable et totalement convaincant.
Je mettrais simplement un bémol très personnel. Le film est peut-être un peu trop long. Certes, il correspond au format de beaucoup de films russes, mais Andrei Zvyagintsev étire un peu l’action à chaque scène, donnant à son film un ton assez contemplatif. Or le sujet aurait peut-être appelé un rythme plus soutenu pour frapper encore plus le spectateur. Personnellement, je ne me suis jamais ennuyé une seule seconde, mais j’ai parfois craint que ça finisse par arriver. Cela m’a empêché de basculer totalement dans l’enthousiasme, même si, objectivement, nous sommes là devant un des meilleurs films de l’année.
LA NOTE : 14,5/20