Le désir de vengeance sert de moteur à une multitude de scénarios chaque année. Cela semble même constituer le refuge de tous les auteurs en mal d’inspiration, car il n’y a pas besoin d’être vraiment imaginatif pour pondre un telle histoire, tant les codes sont archi connus et usés. On pourrait penser que Derek Kolstad n’avait pas beaucoup d’idées pour écrire le scénario de John Wick, assez minimaliste… mais pas tant que ça.
C’est le fil rouge de John Wick qui est vraiment… comment dire… épuré. Il s’agit d’une histoire de vengeance pure et simple, relativement linéaire, sans vraiment d’à côté, ni d’intrigues secondaires. Le film aurait pu donc vite devenir extrêmement bourrin. Certes, il ne brille au final pas non plus par sa subtilité, mais on notera tout de même un effort pour à la fois développer une vraie personnalité aux personnages, en particulier le premier d’entre eux, et surtout de créer une ambiance et un univers beaucoup plus originaux que l’histoire qui s’y déroule. Ca n’atteint pas des sommets, mais au moins, cela sauve le film.
John Wick a pour principal intérêt ses très belles scènes de combat. On est à l’exact opposé de ce que nous proposait il n’y a pas longtemps The Raid. Pas de chorégraphie frénétique, mais au contraire une impression de mécanique de précision où chaque mouvement lent et contrôlé est là pour faire mouche. Cela fait plaisir de voir un film un peu à contre-courant du toujours plus qui devra bien s’arrêter un jour s’il ne veut pas sombrer définitivement dans le ridicule. Surtout que le choix fait ici n’enlève rien au caractère particulièrement spectaculaire et un rien terrifiant de ces scènes. Simplement, elles se répètent un certain nombre de fois pendant le film et l’intérêt qu’on leur porte a quand même tendance à décroître.
John Wick signe aussi le retour dans un premier rôle de Keanu Reeves, qui semble ne s’être jamais tout à fait remis d’avoir été Néo dans Matrix. Bon, encore une fois, il compense par un certain charisme son manque évident de talent de comédien. Certes, il doit ici interprété un personnage assez taiseux et inexpressif, mais son interprétation constitue une des limites de ce film… de toute façon quelque peu limité.
LA NOTE : 10,5/20
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