François, François, François… Non, je ne parle pas à François Hollande, même si ça peut m’arriver de m’adresser à lui ainsi (enfin virtuellement, je n’ai pas encore mes entrées à l’Elysée). Je parle à François Ozon, un des réalisateurs les plus brillants du cinéma français, mais qui me laisse toujours un peu sur ma faim. Et c’est une nouvelle fois le cas avec Une Nouvelle Amie.
François Ozon maîtrise totalement son sujet artistiquement. Comme toujours, Une Nouvelle Amie est parfaitement réalisé, chaque image est ciselée, les comédiens sont parfaitement dirigés, la narration est fluide et rythmée. Il n’y a pas de défaut, on frôle la perfection, mais le tout ressemble du coup quelque peu à un exercice de style, un peu lisse, un peu froid. Or le sujet, un homme qui se travestit après la mort brutale de son épouse et qui entame une relation ambiguë avec la meilleure amie de cette dernière, appelait plutôt un style avec un peu plus d’aspérités.
Mais au-delà de cette réserve, Une Nouvelle Amie se caractérise quand même avant tout par un scénario remarquable, beaucoup plus intéressant que le laissait supposer la bande-annonce. Il propose une vraie matière à réflexion, évite tous les clichés et n’enfonce jamais de portes ouvertes. C’est aussi l’occasion de rendre compte une nouvelle fois de l’immensité du talent de Romain Duris, véritablement étonnant dans ce rôle difficile.
LA NOTE : 12,5/20