A l’heure du numérique partout et tout le temps, les studios Aardman sont comme une petite bouffée d’air frais avec leur animation à base de pâte à modeler. La preuve que le tangible a encore de beau jour devant lui et que tout ne peut pas devenir virtuel. Une nouvelle preuve avec Shaun le Mouton. Un film à l’aspect enfantin mais qui se situe dans une tradition cinématographique qui l’est déjà moins. Un film surtout très réussi.
Shaun le Mouton est le digne héritier des Vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati ou de la Party de Blake Edwards. Un personnage décalé dans un univers trop moderne et policé. Un comique uniquement visuel puisque le film est pour le coup totalement dépourvu de dialogue. Qu’il s’agisse d’un mouton et d’un film d’animation ne change rien, ce sont les mêmes ressorts qui sont en jeu ici que dans ses prestigieux prédécesseurs. La subtilité et le second degré sont de mise et parfois de manière étonnante. Poésie et imagination débridée se mêlent avec beaucoup de bonheur.
Shaun le Mouton est une vraie réussite parce qu’il est très drôle. C’est tout de même la première qualité que l’on demande à un tel film. Il n’y a pas de temps morts, les éclats de rire fusent pendant un peu moins d’une heure et demi. Les surprises sont nombreuses et les gags se renouvellent constamment. On ne peut que tomber amoureux de ces moutons facétieux et maladroits, mais surtout terriblement attachants. Allez, si je devais émettre une toute petite réserve, elle porterait sur le personnage du fermier pour lequel je n’ai pas ressenti de sympathie particulière et qui est largement éclipsé par ceux dont il a la charge.
LA NOTE : 13,5/20